Grémési Kiko !
HOMMAGE

Grémési Kiko !

par Xavier-Paul Le Pelletier / Photos : Archives France-Guyane, Eugene Epailly, Kathryn Vulpillat / Pierre Rossovich

Emporté par la maladie le 30 mars, le jour-même des obsèques de sa mère Huguette Nouvet, Pierre Rey - dit Kiko- était l’un des piliers modernes de « la Guyanité ». Tant au niveau de l’art qu’il exprimait par la musique reggae pointue et engagée de Blackwood, que dans son quotidien d’opérateur minier qu’il vivait comme un mode de vie en accord avec son idée du développement pour la Guyane.

 
 
Gauthier Horth : « Kiko voulait faire revivre l’esprit de Vitalo »

Vous avez beaucoup partagé avec Pierre Kiko Rey, notamment en forêt et sur les pistes.

J’avais 18 ans, trois jours à peine après le bac que je montais déjà à la mine avec Kiko. Il m’a mis le pied à l’étrier. Je savais déjà ce que je voulais et il m’a donné l’opportunité de confronter mon souhait à la réalité, de découvrir le métier de l’intérieur. J’ai naturellement pour lui une reconnaissance très profonde.
 
C’est selon vous quelqu’un qui défendait une certaine idée de l’orpaillage en Guyane ?


Oui, il revendiquait la culture minière de la Guyane. Il le revendiquait par son héritage à la fois du côté paternel et maternel qui représente plusieurs générations de mineurs avant lui. C’était une tradition qu’il entendait défendre, poursuivre et transmettre aux générations futures. Ce qu’il défendait au travers de la mine guyanaise, c’est l’industrie à taille humaine. Il se décrivait d’ailleurs comme un soldat du développement de la Guyane.

Kiko laisse un patrimoine immatériel par ses sonorités, mais son héritage en tant que mineur est lui bien concret

Il a laissé une vision du développement de la Guyane, un rêve, un projet. Cette industrie minière à taille humaine c’était véritablement son slogan. Il était très...