Barrage filtrant au rectorat pour que les contractuels soient entendus

Ce 17 février, le tout nouveau "Collectif solidarité contractuels" a bloqué l'accès au rectorat afin que leurs revendications soient entendues. Beaucoup n'auraient pas eu accès aux revalorisations qui leur sont dues.
"Respect des contractuels !" Ce sont les mots affichés devant l'entrée du rectorat de Guyane, bloqué depuis ce matin par quelques manifestants.
Une action menée à l'occasion de la création du nouveau Collectif solidarité contractuels. S'ils se sont mobilisés, ce n'est pas par pur plaisir, mais pour mettre en avant les manquements dont se seraient rendus coupables les services du rectorat vis-a-vis des contractuels. "Depuis mois nous alertons et demandons d'être reçu pour qu'ils répondent à des questions sur les indices de salaires non valorisés ; sur des primes pas versées ; sur des demandes d'accès aux dossiers administratifs restés sans réponse", déclare tout d'abord Bruno Niederkorn du Steg-UTG.
Adrien Nkunku Lusala, directeur opérationnel CFA Éducation Nationale, connait cette situation. Son changement d'indice devait prendre place le jour de son arrivée à l'académie de Guyane, en 2017. Or, "jusqu'à ce jour, dans ma 6ᵉ année, je n'ai jamais eu de changement d'indice", dit l'homme vêtu de chaussures en cuir et d'un beau chapeau noir. Et cela doit normalement être fait tous les 3 ans. "On n'est pas compris. On est insulté ! Le traitement entre contractuels et titulaires sort de l'éthique même et des valeurs de l'Éducation nationale. Il y a un vrai problème de gestion des ressources humaines et des moyens."
Un "mépris" des contractuels ?
Même combat pour Martine Emorine. La conseillère en formation continue qui a intégré l'académie en 2015 dénonce un "mépris de nous, contractuels. L'administration ne nous répond pas. On réclame ce qui est dû."
Cette dernière affirme avoir reçu la prime Grenelle (dit prime d'attractivité) seulement à partir du 1er septembre 2022 alors que ce supplément financier - calculé en fonction de l'ancienneté - existe depuis mai 2021. L'administration du rectorat lui aurait dit qu'il faut qu'elle attende avril 2023 pour que les montants non perçus lui soient remboursés. Martine Emorine est perplexe et se remémore les nombreuses "réponses dilatoires et imprécises" reçues au fil des ans. "Quant au rattrapage des indices : il n'est nulle part fait mention de rétroactivité, alors que c'est dû."
"On pense qu'un contractuel n'a pas la valeur qu'il faut pour être considéré comme salarié lambda du rectorat", ajoute encore Adrien Nkunku Lusala.
Il est vrai, que peu de personne ont suivi cette action ce matin... car le mouvement est nouveau disent les personnes présentes. Et pourtant, selon Bruno Niederkorn, "au moins la moitié des contractuels n'ont pas été revalorisés au bon niveau."
Sollicité, le rectorat n'a pas encore répondu à nos questions sur le sujet.