" Tant que nous ne recruterons pas nous ne pourrons pas avancer "
Justice

" Tant que nous ne recruterons pas nous ne pourrons pas avancer "

Propos recueillis par Gérôme GUITTEAU g.guitteau@agmedias.fr

Mahrez Abassi est le président du tribunal de justice du Larivot. Avec le procureur Yves Le Clair, il a dénoncé, fin septembre, juste avant la visite du Garde Des Sceaux, l'état de la justice en Guyane. Son expression : " La carie de la République " a fait grand bruit. Il a obtenu des renforts mais sont-ils suffisants ?

La justice a repris son cours normal en Guyane ?

Oui tout a repris : les activités civiles et pénales. En matière civile, il n'y avait eu qu'une semaine d'arrêt en octobre. Certains services en difficulté ont dû ralentir comme le conseil des Prud'hommes (CPH), ce qui a mis en difficulté certaines entreprises mais l'activité reprend.

Le pôle social est aussi en difficulté à cause du manque de greffier...

Oui, aussi. Mais il ne faut pas confondre les affaires sociales qui concernent le CPH et le pôle social. Là, un magistrat brigadier l'a intégré et donc le CPH reprend ses audiences. Le pôle social correspond à l'ancien tribunal de la sécurité sociale. Effectivement, la greffière a quitté la juridiction sans être remplacée. Elle le sera en mars par quelqu'un d'ici.  Des affaires sortent quand même mais difficilement. Un adjoint administratif tente de compenser mais il ne peut pas être en audience.

On manque donc toujours de greffiers ?

Ce sont les couteaux suisse du tribunal. Ce sont les seuls qui peuvent tout faire. Ils ont en moyenne bac+4. Il nous en manque une dizaine mais en réalité, il nous en faudrait 20 ou 30 pour faire fonctionner cette juridiction. 
Les greffiers sont la clef de voûte de tout le système judiciaire. Ils contrôlent le travail du juge. C'est un observateur objectif de la procédure.

6 500 décisions non exécutées

Combien de recrutements sont prévus ?

Hors brigade, on recrute cinq vacataires à court terme. Nous attendons le feu vert, promis en septembre par le ministère, pour résorber les 6 000 décisions de justice non exécutées l'an dernier. Elles se montent à 6 500 aujourd'hui. Nous devons embaucher quatre contractuels à cette tâche. Quand...