Pour les habitants du fleuve, un accès au droit en piteux état

Lancée en 2013 par l'Union des jeunes avocats et reprise en 2017 par le Conseil départemental d'accès aux droits (CDAD) en collaboration avec le barreau de Guyane, la pirogue du droit fête ses dix ans. Durant une semaine, du 24 au 28 avril, la pirogue s'est rendue sur le Maroni. Reportage.
Grand-Santi, Papaïchton et Maripasoula en passant par le kampoe Apagui et le village de Talhuen. Pour cette expédition à la hauteur du niveau de délaissement administratif de ces communes enclavées du Lawa et du Haut-Maroni, la pirogue du droit a fait le plein de professionnels : des avocats, une défenseure des droits, une greffière du tribunal mixte de commerce, un membre du comité pour la santé des exilés, un personnel du Carbet des associations, une juriste du CDAD, une magistrate du tribunal administratif et la coordinatrice juriste de la mission du CDAD Océane Springer.
Lundi 24 avril. Après 8 heures de pirogue, depuis Saint-Laurent du Maroni, la délégation arrive enfin à Grand-Santi. Dans le local de France Services, une dizaine de personnes, pour la plupart des femmes, munies de leur dossier administratif attendent de rencontrer les spécialistes du droit. Première difficulté, la barrière de la langue, ils parlent pour la plupart, le Ndyuka, le Nenge-tongo ou le Bushi-tongo, alors un traducteur est mis à leur disposition. Dans la file d'attente, Janice, avec un courrier de plus de six pages à la main, patiente pour rencontrer...