Silence à Paramaribo 
CHEZ NOS VOISINS

Silence à Paramaribo 

Eric GERNEZ, à Paramaribo
Vendredi, des échauffourées ont éclaté en marge d'une manifestation contre la vie chère à Paramaribo, capitale du Suriname voisin. Des pillages de magasins sont à déplorer. Les forces de l'ordre ont en mis la foule en joue avec leurs armes automatiques.
Vendredi, des échauffourées ont éclaté en marge d'une manifestation contre la vie chère à Paramaribo, capitale du Suriname voisin. Des pillages de magasins sont à déplorer. Les forces de l'ordre ont en mis la foule en joue avec leurs armes automatiques. • ERIC GERNEZ, À PARAMARIBO

Après les émeutes et les pillages de vendredi, les magasins sont fermés et la société attend la suite dans une atmosphère lunaire.

La journée de vendredi avait commencé dans le calme avec un rassemblement de manifestants, d'un nombre qu'on peut définir entre 1.000 à 2.000 sur la place de l'Indépendance, qui est bordée par le Palais présidentiel et par l'Assemblée. Cette part active de la population était venue témoigner du sentiment partagé par l'ensemble de la population : le ras-le-bol devant l'inflation et les énormes difficultés à boucler le budget familial. Une telle manifestation était prévisible après les cascades de mauvaises nouvelles : introduction de la TVA, augmentations du prix de l'essence, dégringolade continue des taux de change.

L'absence d'élu de l'Assemblée pour répondre aux questions des manifestants, la gestion maladroite de l'événement par des forces de l'ordre peu aguerries au maintien de l'ordre dans ce genre de situation ont été, sans doute, à l'origine des dérives qui ont suivi. Nous avons décrit en direct, les échauffourées et les pillages.

 

 

Silence dans les rues

Dès vendredi soir, tous les magasins tiraient leur rideau, supermarchés compris et les stations-essences suspendaient la fourniture de carburant. Hier samedi et aujourd'hui dimanche, un grand silence planait sur la ville comme en pleine quarantaine de Covid. Peu de voitures circulaient en raison du manque de carburant et la population est restée cloîtrée chez elle pendant tout le week-end. Au contraire de ce à quoi on aurait pu s'attendre, aucune présence policière ou militaire dans les rues, si ce n'est  pour tenir le centre ville bouclé.

Silence du gouvernement

La ligne de communication du gouvernement s'est résumée à un message du Président Santokhi vendredi soir pour assurer que les fauteurs de troubles seraient identifiés et capturés. Samedi et dimanche, aucune adresse n'a été faite à la population pour expliquer la situation et informer sur les prévisions de retour des livraisons du carburant et la réouverture des magasins. On ne disait pas non plus si les livraisons de pain allaient reprendre. Seule la Première Dame a lancé un appel au calme et à l'unité de la Nation dimanche vers 17h00.

Ce n'est que tard dimanche que le président Santokhi et le vice-président Brunswijk ont fait une déclaration commune. Ils ont annoncé que la normalisation commencerait demain lundi.

"Les écoles, les commerces, les stations-service devraient ouvrir leurs portes normalement le lundi 20 février 2023. La sécurité dans la ville et les quartiers sera renforcée."

 

 

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