Paramaribo : des violences en marge d'une manifestation contre l'inflation
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Paramaribo : des violences en marge d'une manifestation contre l'inflation

Eric GERNEZ, à Paramaribo
• ERIC GERNEZ, À PARAMARIBO

A l’appel d’organisations syndicales et civiles le centre ville de Paramaribo a été largement perturbé ce jeudi matin.

L'Assemblée Nationale dégradée

La foule s'est rassemblée calmement dans la matinée. C'est à partir de midi que les esprits échauffés ont commencé à passer aux actes. L'Assemblée Nationale a d'abord été la cible de la colère des manifestants qui, en dépavant les trottoirs, ont jeté des pierres vers l'intérieur du Parlement. Ils ont forcé l'enceinte et commis des dégradations. La foule s'est ensuite rassemblée derrière un camion faisant office de podium pour essayer de descendre vers le Bureau du Président.

• Eric GERNEZ, à Paramaribo

Les forces de l'ordre police et armée faisaient barrage, pour les en empêcher, ce qui a galvanisé la colère des manifestants.

• Eric GERNEZ, à Paramaribo

Vers 12h30, les émeutiers ont commencé à jeter des pierres vers les forces de police qui gardent le Parlement. Ces derniers ont répliqué en mettant la foule en joue avec leurs armes automatiques.

• Eric GERNEZ, à Paramaribo

La pression s'est ainsi accentuée vers le barrage de police, sur la route qui descend vers le bureau présidentiel. De nombreux jets de pierres et de bouteilles ont été essuyés. Certains des policiers et observateurs ont été légèrement touchés.

• Eric GERNEZ, à Paramaribo

A 13h30, la police à donné le signal de la charge avec des rafales d'armes automatiques tirées en l'air, l'utilisation des gaz lacrymogènes et une charge à la matraque. Le vent était en faveur de la police, qui a pu ainsi efficacement disperser la foule. Un coup de feu a été tiré sur un pneu avant du camion-podium, l'immobilisant. Par ces manœuvres, la police a repris la maîtrise du terrain.

• Eric GERNEZ, à Paramaribo
• Eric GERNEZ, à Paramaribo
Une population qui s’essouffle

Le taux des changes n’en finit plus de dégringoler au Suriname. Au moment d’écrire ces lignes, l’euro se change à 34,50 SRD, il sera sans doute à 35 bientôt. L’inflation des denrées alimentaires précède souvent cette érosion des changes et l’essence est maintenant à 33 SRD le litre. De fortes augmentations sont prévues sur le gaz domestique. Le taux horaire du salaire minimum vient d’être revalorisé à 38 SRD, soit environ 1.10€, mais cela ne suffit pas à nourrir une famille. La situation économique et tendue et la population s’essouffle. Ce jour, 17 février, est aussi celui de l’examen de la situation du pays par le FMI. La relation entre les mesures drastiques imposée par cette organisation et les conséquences sur la vie quotidienne semble admise.

• Eric GERNEZ, à Paramaribo
• Eric GERNEZ, à Paramaribo
L’Ambassade émet un avertissement

Ce matin, un avertissement de l’Ambassade de France à Paramaribo avait été lancé sur son site : https://sr.ambafrance.org/ et un message adressé par courriel aux ressortissants français : « Cette manifestation devrait se localiser sur la place de l’Indépendance et les rues y menant… Il est vivement recommandé d’éviter le centre-ville… A l’extérieur de Paramaribo, des barrages pourraient avoir lieu sur l’axe Paramaribo- Afobaka. »