Mercure : le chlordécone de la Guyane
SURINAME

Mercure : le chlordécone de la Guyane

Éric GERNEZ, au Suriname
Mercure : environ 50 grammes, dans la main d'un orpailleur. Mille fois cette quantité est utilisée tous les jours sur le versant français du Maroni.
Mercure : environ 50 grammes, dans la main d'un orpailleur. Mille fois cette quantité est utilisée tous les jours sur le versant français du Maroni. • EG

Alors que nos hauts fonctionnaires guyanais sont très prudents, il arrive qu'ils se lâchent. Sous couvert d'anonymat, c'est en ces termes qu'on nous a confié l'ampleur de l'inquiétude au sujet du mercure.

Écocide en cours

Alors que l'actualité au Suriname se concentrait, il y a quelques mois, sur les intoxications au cyanure, on doit regretter que les problèmes environnementaux liés à l'orpaillage restent sous le niveau d'attention des médias. Pourtant, ils sont bien là, quotidiens. Ils sont graves et mettent en danger la santé des populations sur tout le bassin amazonien. Utiliser un titre qui se réfère au chlordécone, c'est s'assurer, à coup sûr, d'un peu d'attention médiatique. En termes de toxicité, le mercure n'a, en effet, rien à lui envier et ce qui se passe est bien un écocide. Les habitants du fleuve sont clairement victimes. Devant cette grave atteinte à la santé publique, un non-lieu sera-t-il prononcé?

Vous avez dit mercure?

 

Pour ne parler que de l'exemple du bassin du Maroni, versant Guyane, on évalue l'or extrait clandestinement et acheminé vers Paramaribo à 30 kg/jour. Les spécialistes ne sont pas d'accord sur la quantité de mercure à utiliser pour séparer l'or des...