Justice : “La Guyane est prise dans une tenaille”

La justice reprend son cours normal en ce début d'année. Les renforts arrivent auprès des tribunaux. L'occasion d'échanger avec le procureur général, Joël Sollier qui explique dans le détail les différents dossiers qu'il a à traiter en 2023 : politique internationale, lutte contre l'orpaillage, la délinquance organisée et mise en place concrète du pôle environnement.
Je souhaite maintenir l'action internationale avec le Suriname et le Brésil en régionalisant la question au plateau de la Guyane. Développer l'organisation judiciaire contre la criminalité organisée. Eriger le pôle environnement. Augmenter la présence de nos services dans le secteur économique et financier. Resserrer la chaîne de commandement afin que les décisions prises soient appliquées.
C'est un phénomène qui existe dans toute la Guyane. On n'exécute
partiellement les ordres. Je viens de Marseille, c'est pareil
là-bas. On a un rapport distendu au sein de la chaîne de
commandement. J'ai travaillé à l'ONU c'était pareil, alors qu'à
Interpol, c'était l’exécution absolue...
Il faut développer en Guyane, une culture d’exécution. Ce n'est pas
par manque de volonté mais on trouve mille et une raisons pour ne
pas faire, dans un environnement il est vrai difficile.
D'une manière générale sur l'orpaillage quand vous êtes à dire que votre action a porté parce qu'elle a limité le phénomène, c'est une excuse de mauvais élève. C'est à dire que ce que j'ai fait n'est pas déterminant mais c'est moins pire que si cela avait été pire. Il y a un problème d'efficacité de Harpie, et alors même que beaucoup d’efforts sont consentis. Et donc aujourd’hui on réfléchit fortement à la reconsidérer. Pour moi ce n'est pas un problème, cela ne me choque pas. Toute politique publique doit être réévaluée. Les administrations sont souvent réticentes à le...