Saint-Laurent: deux nuits d'émeutes après un décès
FAITS DIVERS

Saint-Laurent: deux nuits d'émeutes après un décès

Rédaction web

Le quartier Bakalycée de Saint-Laurent du Maroni a vu des barricades installées les nuits de mercredi et jeudi derniers ; les locaux de la Croix-Rouge ont été incendiés. Des violences qui font suite à la mort d'un quadragénaire, tué par un gendarme mercredi matin. 

Ce week-end, le quartier Bakalycée a retrouvé son calme, perturbé deux jours de suite par l'installation de barricades, les lancers de feux d'artifice et même des tirs de fusil de chasse en direction des forces de l'ordre, déployées en nombre rue Jean de la Fontaine. 

Tout est parti d'un incident funeste dans le quartier voisin, devant le collège Albert Londres, mercredi 24 mai vers 10 h. Un quadragénaire est aperçu par une patrouille de gendarmerie en train de tenter de dégrader une voiture. On apprendra plus tard qu'il avait tenté de pénétrer chez son ex-femme en vain. Et qu'à défaut il s'est attaqué à l'auto du nouveau compagnon de cette dernière. 

Sommé de s'arrêter, l'homme armé d'un objet métallique « coupant et tranchant » d'après les autorités, se montre agressif. Les gendarmes auraient alors fait usage par deux fois de leurs tasers, sans parvenir à l'immobiliser. Au contraire, l'individu s'est précipité en direction des forces de l'ordre. C'est là qu'un gendarme lui a tiré dans le ventre, blessure qui coûtera la vie à sa victime.

 

Deux nuits agitées, la Croix Rouge incendiée

Le soir même, des adolescents ont parcouru les rues de Bakalycée et dressé de premières barricades face aux forces de l'ordre. Une activité vespérale renouvelée le lendemain. Bilan : l'incendie des locaux de la Croix Rouge santé, pourtant sans lien avec les évènements. Ces « vagues d'assauts » montrent selon le préfet de Guyane « une vraie volonté » de nuire, des « actes ignobles » qui auraient pu toucher les voisins de la Croix Rouge - quatre personnes ont été incommodées par les fumées. 

Les fauteurs de trouble demeurent « une infime minorité » nuancent une source proche du dossier, qui rappelle que malgré des caillassages réguliers et un braquage tout récent de la poste proche, ce quartier n'est pas le plus difficile de la ville. 

Les personnes impliquées dans les deux jours d'émeutes sont en cours d'identification par les forces de l'ordre, nous indique cette même source. Les auteurs de délits « seront punis, seront portés devant la justice » a affirmé Thierry Queffelec. 

Au-delà de ces derniers jours, on ne peut que constater que ceux-ci s'inscrivent dans des cycles qui secouent régulièrement la capitale de l'ouest. La violence y est en dents de scie, avec des périodes de calme et des sursauts explosifs - braquages, incendie d'un collège l'an dernier... - souvent liés à l'actualité locale ou à celle du Suriname. Autant d'événements qui font système et dont les causes sont sans doute à chercher plus loin que dans la simple actualité.

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