À l'aéroport, seulement 146 mules interpellées depuis octobre 2022

Les opérations 100% de contrôles menées depuis l'aéroport Félix Éboué ont permis l'interpellation de 146 mules en partance pour l'hexagone pour un total saisi inférieur à 300 kg de cocaïne. Un bilan mince.
Les opérations de 100% de contrôles des passagers à l'aéroport Félix Éboué se poursuivent. Ce 9 février, la Direction territoriale de la Police nationale se félicitait pour son bilan sur ces missions menées depuis le 31 octobre 2022. 146 mules interceptées et placées en garde à vue en 100 jours avec un total de 258 kg de cocaïne. Plus d'une mule par jour (un ratio de 1,46) ce serait bien dans n'importe quel autre aéroport situé sur le sol français, mais c'est bien peu pour la Guyane.

Ironie du sort, c'est grâce à ces opérations 100% que les services compétents avaient évalué le nombre de mules au départ de Cayenne, pour l'hexagone, à : "environ une centaine par jour, répartis sur trois vols quotidiens, soit une bonne trentaine par vols." Soit beaucoup trop pour que les forces en présence puissent toutes les appréhender. Mais dans ce contexte, comment déclarer que c'est "un bilan positif " ? C'est bien peu lorsque l'on se rappelle que le préfet avait estimé que 20% de la cocaïne consommée dans l'Hexagone provient de Guyane.
C'est bien peu lorsque le procureur général évoque un "vivier absolument illimité de mules" et "des listes d’attente à Maripasoula et à Grand-Santi pour des personnes qui seraient prêtes à aller faire la mule." La justice testait sur ce même territoire jusqu'en septembre dernier, la fin des poursuites pour les saisies de cocaïne de moins de 1,5 kg.
Selon ces mêmes estimations, 146 mules, c'est moins que le nombre de passeurs qui se présentent à l'aéroport en 48 heures !
On rappelle tout de même que le travail ne s'arrête pas aux interpellations. Certaines mules potentielles font l'objet d'arrêtés préfectoraux leur interdisant l'embarquement (2400 arrêtés). Aussi, selon le préfet Thierry Queffelec, les contrôles systématiques ont poussé 4 000 personnes à ne pas se présenter à l’aéroport. C'est un coup certain au trafic de stupéfiants mais l'emprise de la cocaïne sur le territoire guyanais ne doit tout de même pas être minimisée.