A Saint-Laurent, les rentrées se suivent et se ressemblent

Comme chaque année, les établissements scolaires de Saint-Laurent accueillent plus d'élèves qu'à la rentrée précédente. Avec toujours son cortège de professeurs manquants, de salles de classes trop remplies, de sureffectif global et de retards dans l'ouverture de classes ou d'établissements.
Situation identique pour des raisons presque opposées à l'école maternelle Labadie-Cambot, où quatre classes de petite section n'ouvriront qu'au 3 octobre. Il s'agit cette fois « d'une très vieille école provisoire, un provisoire qui dure » dont les salles sont remplacées petit à petit. Enfin, le groupe scolaire Sparouine est lui fermé entièrement jusqu'au 3 octobre, les bungalows de location qui accueillaient les élèves étant remplacés par des achetés par la mairie.
« Nous attendions 11 000 élèves, seuls 350 n'ont pas pu faire leur rentrée », souligne Mme Lo-A-Tjon, qui avance les mêmes explications que les années précédentes pour les problèmes constatés : une démographie toujours galopante et un foncier très peu disponible. Et si les bungalows n'ont pu être installés au cours des grandes vacances, c'est d'après l'élue une question d'approvisionnement. Il faut dire que les établissements du secondaire ont également eu recours aux classes modulables, le sureffectif se retrouvant à tous les niveaux.
Ainsi, au collège Tell-Eboué, les bureaux des CPE, l'infirmerie, la salle de permanence et les toilettes des élèves sont fermés pour travaux jusqu'en octobre. Deux classes accueillent les permanences et des bungalows remplacent les autres services. Au collège Arsène-Bouyer-d'Angoma, où la rentrée a été décalée d'une semaine, des nouveaux modulaires seront utilisés jusqu'à la fin des travaux, suite à l'incendie de mars. Les travaux du parking y ont par ailleurs avancé bien plus lentement que prévu : « les deux premières portions sur trois devaient être terminées, en fait il manque le revêtement sur la 1e et la 2e est en chantier », explique Sarah Cosson, syndicaliste SUD dans l'établissement. La livraison du parking est prévue mi-novembre.
En sus de ces problèmes de place, de nombreux établissements manquent également d'un accès à Internet suffisant - le lycée Lumina-Sophie n'est pas en mesure de faire passer les tests de positionnement nationaux pour les secondes par exemple - de cantines équipées et autres structures essentielles au bon déroulé d'une année scolaire.
Surtout, comme chaque année, le personnel enseignant comme accompagnant se retrouve en nombre insuffisant. Il manque entre autres six professeurs à Arsène-Boyer-d'Angoma, autant au collège de Javouhey (deux ont été promis, pas de nouvelles pour les quatre autres) et jusqu'à 19 enseignants au lycée Bertène-Juminer (qui souffre par ailleurs d'un problème d'emplois du temps). Comme d'habitude, des sources nous assurent que des contractuels vont être recrutés pour pallier aux absences et que certains titulaires n'ont pas encore été affectés, mais on peut s'interroger sur le manque d'anticipation face à un souci pourtant extrêmement récurrent. D'autant que sur Saint-Laurent, plusieurs enseignants contractuels présents depuis plusieurs années nous ont indiqué n'avoir encore aucune nouvelle de leurs renouvellement de contrat. « Bref, une rentrée une nouvelle fois problématique » résume Benoît Jandreon du SNES-FSU.
« On attend toujours le quatrième lycée, pas avant 2026 si on a de la chance. Il manque au moins deux ou trois collèges et deux lycées sur l'ouest », soupire comme en écho Claire Albert, co-secrétaire de Sud éducation. « Quand j'écoute les responsables politiques, ils se revoient la balle. Nous ça fait des années qu'on constate les manques, qu'il n'y pas d'éducateurs de rue, pas maisons de quartier » se désole la militante.
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