"L'accès au droit est entravé"
Entretien bilan

"L'accès au droit est entravé"

Propos recueillis par Gérôme GUITTEAU, g.guitteau@agmedias.fr
Laurent Martin quitte le tribunal administratif à la fin du mois.
Laurent Martin quitte le tribunal administratif à la fin du mois. • GG

Laurent Martin, président du Tribunal administratif (TA) quitte la Guyane pour prendre sa retraite. Arrivé en 2018, il a réussi à redorer le blason du TA par des décisions courageuses, souvent à l'encontre des objectifs du gouvernement et de son représentant, le préfet.

Vous avez, par vos décisions, donné une image d'un tribunal administratif proche des préoccupations de la population. Vous avez souvent pointé du doigt les manquements des services étatiques...

Je fais juste mon travail. Je suis indépendant et jamais, je ne renoncerai à celle-ci. L'indépendance du TA s'est construite lentement. J'ai commencé en 1998 et effectivement, j'avais des collègues qui, culturellement, pensaient que l'État avait toujours raison. Cela a changé. Le préfet n'a pas les ressources humaines pour mener sa politique, il n'y a rien de personnel.

"Le droit des étrangers s'est imposé de lui-même"

Vous avez développé deux axes pendant votre présidence : le droit des étrangers et l'accès au droit. Pourquoi ?

Le droit des étrangers s'est imposé de lui-même puisqu'il représente deux tiers du contentieux. C'est pour cette raison qu'on a pu croire à une opposition avec la préfecture mais ce n'est pas le cas. Les décisions prises rendent compte des manquements de l'État qui n'est pas à la hauteur du droit. J'insiste, il n'y a aucun esprit de confrontation avec la préfecture.