Vous avez, par vos décisions, donné une image
d'un tribunal administratif proche des préoccupations de la
population. Vous avez souvent pointé du doigt les manquements des
services étatiques...
Je fais juste mon travail. Je suis indépendant
et jamais, je ne renoncerai à celle-ci. L'indépendance du TA s'est
construite lentement. J'ai commencé en 1998 et effectivement,
j'avais des collègues qui, culturellement, pensaient que l'État
avait toujours raison. Cela a changé. Le préfet n'a pas les
ressources humaines pour mener sa politique, il n'y a rien de
personnel.
"Le droit des étrangers s'est imposé de
lui-même"
Vous avez développé deux axes pendant votre
présidence : le droit des étrangers et l'accès au droit. Pourquoi
?
Le droit des étrangers s'est imposé de
lui-même puisqu'il représente deux tiers du contentieux. C'est pour
cette raison qu'on a pu croire à une opposition avec la préfecture
mais ce n'est pas le cas. Les décisions prises rendent compte des
manquements de l'État qui n'est pas à la hauteur du droit.
J'insiste, il n'y a aucun esprit de confrontation avec la
préfecture.