Gauthier Horth : “Dans d'autres pays, on m'aurait décoré pour ce que j'ai fait”

Gauthier Horth , ancien président de la Fedom-G (Fédération des opérateurs miniers de Guyane) et ex-conseiller territorial d'opposition a été condamné en première instance par le tribunal correctionnel à 18 mois de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende pour exploitation illégale d'or et blanchiment. Il assure au micro de France-Guyane qu'il fait appel de cette décision et qu'il ira jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme s'il le faut.
Parallèlement, je ne désespère pas d'obtenir le droit de retravailler en mon nom propre sur le Haut-Approuague ou ailleurs. Cela fait sept ans qu'on m'empêche travailler.
Par deux fois, l'Etat a préféré laisser les gisements que j'avais signalés et proposés d'exploiter aux clandestins plutôt qu'à moi. A Grand-Usine sur le haut Approuague, lieu présent dans le dossier d'accusation ou à crique nationale sur le Kourou.
Mais attention, il ne faut pas confondre silence et faiblesse. Mes convictions et mes intentions politiques restent intactes. Je reviendrai sur la scène politique prochainement. Je serai d'autant plus fort que je suis témoin de l'injustice qui existe en Guyane.
Dans d'autres pays, on m'aurait décoré pour ce que j'ai fait à Grand-Usine. J'ai reçu des dizaines de menaces de morts. J'ai exposé ma famille, ma vie dans cette affaire afin de bouger les lignes. Je voulais prouver que les artisans guyanais avaient les compétences pour exploiter des gisements primaires. L'Etat pense qu'il n'y a que les clandestins et les grands projets miniers qui peuvent exploiter ces zones. C'est faux.
Cela fait sept ans, depuis cette affaire de Grand-Usine et la zone est occupée à cent pour cent par des clandestins mais je sens que mon combat commence à porter ses fruits. Les autorités compétentes commencent à comprendre qu'on agira pas concrètement contre l'orpaillage illégal sans positionner les artisans guyanais sur les gisements primaires.
Quand on voit toutes les polices mises en place contre notre activité et qui ne s'approchent jamais des sites illégaux...
Si l'objectif était que l'or de la Guyane rapporte à la Guyane, nous ne pourrions pas faire pire. Nous, artisans miniers, sommes totalement invisibles autant dans le champ social que dans celui économique.

Ils visitaient la galerie quotidiennement pour constater l'état des travaux. Finalement, tout cela a servi à faire un rapport contre moi pour orpaillage illégal. J'ai tout écrit, tout décrit de mes activités. Je n'accepte pas cette condamnation. J'ai agi en totale transparence. Je ne peux pas croire que je serai condamné. Ce n'est pas possible que le droit soit celui-là en Guyane. En tout cas, ce n'est pas l'idée que je me fais du droit même du droit français en Guyane. Je ne suis pas d'accord.
Nota bene : Nous avons interrogé par mail, madame la juge afin de connaître les conclusions du tribunal dans cette affaire ainsi que le Parquet. nous n'avons reçu aucune réponse des deux.