LiveSaint-Laurent : le personnel du tout nouveau collège 6 en débrayage

Le personnel du nouveau collège de Saint-Laurent du Maroni a débrayé ce matin, après un droit de retrait hier. Ils dénoncent la présence de poussière de ciment à cause des travaux toujours en cours dans l'établissement, ainsi que des manques matériels.
A peine ouvert, le nouveau collège de Saint-Laurent du Maroni a déjà des problèmes. 10 professeurs - sur 14 en poste et 18 prévus en théorie -, ainsi que l'assistant social et l'infirmière ont débrayé ce matin devant leur établissement, dénonçant des conditions anormales.
Le premier problème, celui qui les a poussé à arrêter le travail, c'est l'accumulation de poussière de ciment dans les salles et sur les fenêtres. En effet le collège - ouvert cette année uniquement aux 6e après plusieurs années de retard - n'est pas tout à fait terminé. Le gymnase est encore en travaux, ce qui entraîne le dépôt de poussières issues du chantier. « On veut que l'ensemble du bâtiment soit nettoyé », soupire un enseignant qui s'inquiète de la présence de particules fines et d'éventuelles conséquences sur la santé des élèves.
« On a été conciliants, mais après un mois on est toujours dans un chantier, c'est pour ça qu'on a pris la décision de faire jouer notre droit de retrait », s'agace Marie-Josée Dinal, porte-parole du personnel. Dans un rire jaune, elle explique que « la CTG nous disait jeudi dernier qu'il fallait attendre au moins fin octobre pour le nettoyage, finalement avec le droit de retrait, ils ont trouvé le temps direct ».
En effet, les équipes de la collectivité territoriale ont nettoyé une partie de l'établissement tout le weekend ainsi qu'hier, ce qui fait dire au proviseur que la CTG « a respecté ses engagements » et que « tout le ménage sera terminé aujourd'hui ». A ses yeux, s'il y a « toujours des points à revoir » (nous avons pu constater la présence de poussière aux fenêtres de salles à l'étage) la situation est normale dans le cadre d'un « démarrage » dans un nouvel établissement. Jérôme Bonnet affirme également que s'il y a des meubles manquants, « les salles occupées sont fonctionnelles » et que le gymnase « est complètement isolé et sera livré en novembre ».

Un optimisme qui laisse le personnel défiant, au point que Claire Nawrocki, mère d'élève présente ce matin, parle d'une « communication rompue » entre enseignants et hiérarchie. Il faut dire que si la poussière a fait déborder le vase, les gouttes d'eau s'accumulent dans l'esprit du personnel depuis la rentrée.
Non seulement il manque 4 professeurs - un problème commun à la plupart des groupes scolaires de la ville -, mais le matériel est également incomplet. « On a un CDI vide, il n'y a pas de manuels. La collègue se retrouve à faire un travail de surveillante » parce qu'elle ne peut pas faire son travail ; « à l'infirmerie il n'y a pas de point d'eau, ni de matelas sur le lit », énumère Marie-Josée Dinal. « Des meubles ne sont pas montés, des salles pas finies... On nous avait promis un collège terminé et c'était faux » s'agace à son tour Claire Nawrocki.
Le réseau internet est également défaillant : comme la fibre n'est pas encore installée, l'accès se fait par des clés 4g, qui n'ont pas la bande passante nécessaire. Résultat, les tests nationaux de 6e n'ont pu être passés par les élèves, malgré une semaine de retard accordée par le rectorat. « Le dossier avance. SFR s'est engagé pour que mi-octobre la fibre soit installée » tente de tempérer Jérôme Bonnet, pour qui « après novembre, il ne manquera pas grand chose ».
Mais en attendant, « qu'est-ce qu'on fait » se demande à voix haute Claire Nawrocki. Pour cette mère d'élève, le principal « essaie de gérer au mieux », tout comme les enseignants, mais ni les uns ni les autres « n'ont les moyens » pour résoudre rapidement la situation.