Saint-Laurent: mobilisation en légère hausse contre la réforme des retraites
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Politique/Société

Saint-Laurent: mobilisation en légère hausse contre la réforme des retraites

Samuel Zralos, france.guyane@agmedias.fr
Manifestation contre la réforme des retraites
A Saint-Laurent le mouvement rassemble plus de monde que la semaine dernière. Plus de deux cents personnes étaient présente, mardi 31 janvier, dans la matinée entre la sous-préfecture et le rond-point d'entrée dans la ville. • SZ

Au moins 220 personnes ont défilé ce matin dans les rues de la capitale de l'ouest, entre la sous-préfecture et le rond-point de la ville.

« On est très confiants pour la suite, on a déjà gagné la bataille de l'opinion. » A l'instar de Manuel Roussel du Snes-FSU, l'optimisme est de mise ce lundi matin dans le cortège de Saint-Laurent du Maroni.

Habitué des mouvements sociaux, le syndicaliste a « rarement vu sur Saint-Laurent une manifestation qui réunit à ce point des gens de tous horizons ». Pour lui, c'est un « très bon signe qui montre que tout le monde se rend compte qu'il n'est pas possible de repousser l'âge de la retraite », comme le souhaite le gouvernement.

Un peu plus de 220 personnes sont parties à 9h30 de la sous-préfecture, pour un défilé dans les rues de la ville, terminé au rond-point. Un chiffre en petite hausse par rapport à la semaine précédente. Et la répartition y est effectivement différente, avec un peu plus de salariés du privé en ordre de marche.

Des salariés du privé dans la rue

Des travailleurs qui jugent « indispensable de venir manifester et de faire comprendre que le travail c'est compliqué », explique une gréviste de Nofrayane, dans le BTP depuis vingt ans. « Tous les matins on se lève tôt sous le soleil et la pluie, la journée est épuisante. Résultat le corps est physiquement fatigué, on ne peut pas tenir le rythme jusqu'à 64 ans », raconte-t-elle en secouant la tête de dépit, sur un territoire où l'âge moyen de départ en retraite est déjà supérieur à l'Hexagone, d'après les chiffres de l'Insee.

D'autres, comme Mme Burk, syndicaliste CFTC à la sécurité sociale, un drapeau de son syndicat dans chaque main, ne marchent « pas pour [elle], parce qu'on sait que notre retraite on va l'avoir », mais se sont mises en grève « pour les jeunes » : « C'est déjà difficile dans le monde du travail, vaut mieux laisser les personnes âgées renter chez elles », afin d'aider « les nouvelles générations à échapper au chômage », argue-t-elle dans un sourire. Des jeunes d'ailleurs bien absents du cortège, parce qu'ils n'ont « pas les connaissances » pour appréhender la situation, continue Mme Burk, qui appelle à de la pédagogie sur la question.

« Installer le mouvement dans la durée »

Vers 10h30, les opposants au projet de réforme des retraites porté par le gouvernement Borne II libèrent le rond-point, brièvement occupé, en rappelant au mégaphone leur détermination. A charge pour eux à présent d'installer « le mouvement dans la durée pour convaincre le gouvernement », confie Manuel Roussel à France Guyane.

Face à un gouvernement qui semble choisir la stratégie du pourrissement, le militant défend « la force du mouvement ». A ses yeux, si la mobilisation demeure « suffisamment forte, cette stratégie va se retourner contre le pouvoir, c'est eux qui vont apparaître comme ceux qui bordélisent le pays ».