Les lieux de rendez-vous ont changé, les parcours aussi mais pas la détermination des manifestants contre la réforme des retraites du gouvernement Borne.
Alors que la première ministre Elizabeth Borne met de l'eau dans son vin pour convaincre Les Républicains de voter la réforme qu'elle propose, les syndicats, toujours unis, rejettent ce projet de loi qui est arrivé en début de semaine dans l'hémicycle. Des premiers débats houleux qui tranchent avec les manifestations "bon enfant" qui défilent dans les rues de Saint-Laurent du Maroni, Iracoubo, Kourou, Cayenne et Saint-Georges de l'Oyapock.
France-Guyane, vous propose un florilège de photos prises sur le terrain par nos différents journalistes.
Au son des deux enceintes, le cortège d'un peu moins de 150 opposants à la réforme des retraites avance dans la bonne humeur ce matin, dans la capitale de l'Ouest. Les manifestants remontent les rues du centre-ville, font le tour du marché avant de repartir vers l'église, puis la gare routière. Ils sont moins nombreux que lors des premières semaines de contestation, mais la mobilisation reste « pas mauvaise pour Saint-Laurent du Maroni », relativise Claire Albert, co-secrétaire de Sud-éducation. La documentaliste se réjouit de voir que des salariés du privé sont toujours présents, ce qui « prouve qu'il y a quand même une unanimité contre cette réforme des retraites injuste, la population ne veut pas de cette contre-réforme ».
Milton, salarié à Nofrayane et syndiqué à l'UTG, ne dit pas autre chose : « A 64 ans on ne peut plus rien faire, c'est pour ça qu'on manifeste. Déjà à 45 ans le corps s'abîme, alors à 64 ans on est trop fatigués ». S'il est présent ce matin, c'est pour « tout le monde, pour ne pas être comme des esclaves. Si on ne dit rien le gouvernement peut juste remplir ses caisses ».
A la gare routière, conclusion du parcours, les prises de parole s'enchaînent, les militants se demandent s'il faut prévoir un nouveau rassemblement samedi 11 février. Anaëlle Metzger, secrétaire adjointe à la formation à l'UTG, attend la décision de la centrale, mais appelle au micro de France-Guyane les Guyanais à « rejoindre dès que possible » le mouvement syndical. La jeune militante rappelle les spécificités du territoire - retraite déjà à 65 ans en moyenne, espérance de vie inférieure à l'hexagone - que « le gouvernement a tendance à oublier ».
D'où le besoin pour elle de « se battre pour des normes guyanaises ». De son côté, « mobilisée jusqu'au bout », Claire Albert ne « sait pas si la réforme va passer » mais est sûre d'une chose : l'actualité a démontré « le gouffre énorme entre la majorité au pouvoir et la population ».




