« Il risque d’y avoir une mise en danger de la population. Ce à quoi le préfet nous a répondu qu’il allait faire appel à des renforts, mais en libéral ça ne pourra pas se faire. » résumait-elle à la fin de cet entracte imprévu, mais jugé essentiel pour l’URPS, qui compte quelques 349 professionnels de santé dans ses rangs, dont 75 sont non-vacciné(e)s selon Mylène Mathieu.
Ce lundi 30 août, au premier jour de la grève générale annoncée la semaine dernière, les mobilisations des réfractaires se sont voulues volontairement affichées, ou sommairement signifiées. Devant l’Agence Régionale de Santé, des membres du collectif PLPG (Panga Lasanté Pèp Gwiyanè a), le secrétaire général de l’UTG ou encore Mylene Mathieu ont fait le choix de la bravade, en bloquant simplement à l’aide de chaises et de tables l’avenue des Flamboyants, empêchant le passage des véhicules. Symbolique de la gestion de la crise sanitaire, l’ARS était partiellement bloquée ce lundi.
« On ne comprend pas pourquoi, après 18 mois de bons et loyaux services, on nous demande des tests PCR toutes les 72h pour travailler. » résumait ce lundi après-midi Jean-Marc Nemouthe, secrétaire général de l’union locale de Cayenne à l’UTG. Une première étape, car dès le 15 septembre l’ensemble des soignants concernés par l’obligation vaccinale devront justifiés de l’administration d’une dose de vaccin, au moins, sous peine de suspension.
« Ils peuvent nous proposer les reports qu’ils veulent, ce n’est pas ce qu’on demande, on demande d’enlever ça. Il faut que ça reste un choix personnel. » poursuit Jean-Marc Nemouthe, qui est également soignant au sein de l’association « l’Ebène ». Du côté de l’EHPAD Saint-Paul, une petite dizaine d’aide-soignant(e)s a fait connaître son refus de l’obligation vaccinale ce lundi. A travers des pancartes d’abord, puis en plaçant les directeurs et responsables de l’association gestionnaire face à un imbroglio. « Il n’y a aucune solidarité, que ce soit de la part de l’AGAPA [pour Association Guyanaise d’Aide aux Personnes Âgées] ou de la direction. » a confié à France-Guyane une des aides-soignantes de l'EHPAD. Sur place, dans un service qui concentre une quinzaine d’aides-soignants, le préavis de grève présenté il y a cinq jours à l’équipe dirigeante n’a fait l’objet d’aucune réaction.
Le live Facebook de France-Guyane :
« Quand ils ont vacciné les personnes âgées à l’ATG, les autres n’ont pas voulues. Moins de 50% des autres résidents ne sont pas vaccinés poursuit Jean-Marc Nemouthe, avant de conclure : depuis la vaccination, il y a quatre morts suspects dans les résidences, mais ça on ne l’entend pas. » Les grévistes ont annoncé un "durcissement" du mouvement dans les prochains jours.
À noter qu'au Centre Hospitalier de Cayenne, 11 grévistes ont été comptés ce lundi, sur la totalité des effectifs. Au Centre Hospitalier de Kourou, aucun gréviste n'a été compté.