Des professionnels de santé entament leur premier jour de grève
OBLIGATION VACCINALE

Des professionnels de santé entament leur premier jour de grève

S.R.

Certains professionnels du médico-social, infirmier(e)s libéraux et soignants ont suivi tous azimuts le mouvement de grève générale. Si leurs revendications sont disparates, l’obligation vaccinale reste le branle-bas de combat.

Le 26 août, une vingtaines de professionnels de santé a fait le déplacement devant la préfecture pour poser des questions aux participants à la cellule interministérielle de crise. © S.R.

Des affiches contre l'obligation vaccinale, devant la clinique Véronique, route de Baduel. © S.R.

Devant l'ARS, dès 6h, des manifestants ont lancé le premier mouvement de protestation. © S.R.

A l'EHPAD Saint-Paul, plusieurs aide-soignant(e)s étaient mobilisé(e)s. © S.R.

A l'EHPAD Saint-Paul, plusieurs aide-soignant(e)s étaient mobilisé(e)s. © S.R.

 « Nous demandons à avoir un temps de recul, un principe de précaution, un droit de réserve sur le fait de devoir se vacciner et nous avons cette loi qui nous donne l'obligation de cesser notre activité si nous ne souhaitons pas, de facto, nous vacciner ». En quête de réponses quant aux adaptations possibles de la loi du 5 août 2021 en Guyane, Mylene Mathieu, présidente de l’URPS des infirmiers libéraux, était accompagnée d’une vingtaine de professionnels pour interpeller le préfet au cours de la CIC du 26 août. 

« Il risque d’y avoir une mise en danger de la population. Ce à quoi le préfet nous a répondu qu’il allait faire appel à des renforts, mais en libéral ça ne pourra pas se faire. » résumait-elle à la fin de cet entracte imprévu, mais jugé essentiel pour l’URPS, qui compte quelques 349 professionnels de santé dans ses rangs, dont 75 sont non-vacciné(e)s selon Mylène Mathieu.

Ce lundi 30 août, au premier jour de la grève générale annoncée la semaine dernière, les mobilisations des réfractaires se sont voulues volontairement affichées, ou sommairement signifiées. Devant l’Agence Régionale de Santé, des membres du collectif PLPG (Panga Lasanté Pèp Gwiyanè a), le secrétaire général de l’UTG ou encore Mylene Mathieu ont fait le choix de la bravade, en bloquant simplement à l’aide de chaises et de tables l’avenue des Flamboyants, empêchant le passage des véhicules. Symbolique de la gestion de la crise sanitaire, l’ARS était partiellement bloquée ce lundi.
"Il faut que ça reste un choix personnel"
Le secteur médico-social est aussi concerné par l’obligation vaccinale. Preuve en est, des pancartes déployés aux abords des différents EHPAD, Instituts médico-éducatifs ou cliniques attestent du désarroi et de l’inquiétude d’un pan entier des professionnels de la santé. Des aides-soignants, personnels éducatifs ou encore des auxiliaires de vie ont pris part au mouvement de grève générale, notamment à l’EHPAD l’Ebène, à l’IME Yepi Kaz Apajh de Remire-Montjoly ou encore à la Clinique Véronique, à Cayenne.

« On ne comprend pas pourquoi, après 18 mois de bons et loyaux services, on nous demande des tests PCR toutes les 72h pour travailler. » résumait ce lundi après-midi Jean-Marc Nemouthe, secrétaire général de l’union locale de Cayenne à l’UTG. Une première étape, car dès le 15 septembre l’ensemble des soignants concernés par l’obligation vaccinale devront justifiés de l’administration d’une dose de vaccin, au moins, sous peine de suspension.

« Ils peuvent nous proposer les reports qu’ils veulent, ce n’est pas ce qu’on demande, on demande d’enlever ça. Il faut que ça reste un choix personnel. » poursuit Jean-Marc Nemouthe, qui est également soignant au sein de l’association « l’Ebène ». Du côté de l’EHPAD Saint-Paul, une petite dizaine d’aide-soignant(e)s a fait connaître son refus de l’obligation vaccinale ce lundi. A travers des pancartes d’abord, puis en plaçant les directeurs et responsables de l’association gestionnaire face à un imbroglio. « Il n’y a aucune solidarité, que ce soit de la part de l’AGAPA [pour Association Guyanaise d’Aide aux Personnes Âgées] ou de la direction. » a confié à France-Guyane une des aides-soignantes de l'EHPAD. Sur place, dans un service qui concentre une quinzaine d’aides-soignants, le préavis de grève présenté il y a cinq jours à l’équipe dirigeante n’a fait l’objet d’aucune réaction.

Le live Facebook de France-Guyane :



« Quand ils ont vacciné les personnes âgées à l’ATG, les autres n’ont pas voulues. Moins de 50% des autres résidents ne sont pas vaccinés poursuit Jean-Marc Nemouthe, avant de conclure : depuis la vaccination, il y a quatre morts suspects dans les résidences, mais ça on ne l’entend pas. » Les grévistes ont annoncé un "durcissement" du mouvement dans les prochains jours.  

À noter qu'au Centre Hospitalier de Cayenne, 11 grévistes ont été comptés ce lundi, sur la totalité des effectifs. Au Centre Hospitalier de Kourou, aucun gréviste n'a été compté.

 

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