Covid : les soignants non vaccinés peuvent retrouver leur poste dès lundi

Un décret publié ce dimanche 14 mai demande aux établissements de santé de réintégrer les soignants non vaccinés au même poste - ou équivalent - d'ici fin mai, après deux ans de suspension.
Suspendus de leurs fonctions pendant presque deux ans pour avoir refusé de se vacciner, quelques milliers de soignants vont pouvoir reprendre leur activité, pour certains dès demain lundi. "L'obligation de vaccination contre la covid-19 prévue par l'article 12 de la loi du 5 août 2021 susvisée est suspendue", indique un décret du ministère de la Santé publié au Journal Officiel ce dimanche 14 mai. Il autorise ainsi le retour de ces soignants dans les hôpitaux ou établissements de soin.
Le gouvernement avait déjà diffusé il y a deux semaines un décret précisant les conditions de leur retour, afin de laisser aux hôpitaux le temps de se préparer. Les employeurs sont tenus de proposer à leurs soignants suspendus une réintégration "au plus tôt et si possible dans les deux semaines", au même poste ou un poste "équivalent". Un certain nombre d'établissements de santé ont déjà recontacté les soignants suspendus pour préparer leur retour.
Réintégrés d'ici fin juin
Selon un sondage Ifop publié cette semaine, "près de quatre Français sur cinq (79 %) se déclarent personnellement favorables à la réintégration dans leur emploi des soignants non-vaccinés". En 2021, l'exclusion de ces soignants en pleine crise de l'hôpital avait provoqué de nombreux débats, même si le nombre de personnes concernées est probablement assez réduit.
Les estimations vont de quelques milliers, suivant les indications parcellaires obtenues notamment auprès du ministère de la Santé, à "de 20 000 à 40 000 personnes", selon Elsa Ruillère, une animatrice de collectifs de soignants refusant le vaccin élue CGT Santé. D'après le collectif, environ un cinquième des soignants suspendus aurait décidé de quitter définitivement leur métier.
A l'Assemblée, certains députés veulent aller plus loin. Le groupe PCF est parvenu à faire voter le 4 mai une loi abrogeant définitivement l'obligation vaccinale contre le covid. Elle concernait 2,7 millions de personnes au contact des malades : aides-soignants, infirmiers, médecins, ambulanciers, aides à domicile, pompiers, personnels administratifs des établissements de soins… Mais le gouvernement s'y oppose, et veut se garder la possibilité de suspendre à nouveau les non-vaccinés en cas de reprise épidémique. La proposition de loi communiste devrait être examinée prochainement au Sénat.