Retraites : les députés d'Outre-mer ne se font " aucune illusion "
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Réforme des retraites 

Retraites : les députés d'Outre-mer ne se font " aucune illusion "

à Paris, par Mary BILDY
Des élus durant la manifestation du mardi 31 janvier.
Des élus durant la manifestation du mardi 31 janvier. • DR

L'examen de la très contestée réforme des retraites a commencé lundi 6 février dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Les députés antillais et ultramarins en général sont vent debout contre le projet de réformes mais peinent à se faire entendre. 

Ambiance bouillante à l'Assemblée nationale, lundi 6 février, au premier jour d'examen de la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Les oppositions sont coalisées contre la majorité qui soutient le projet de réforme mais rien n'y fait : une à une, les motions de rejet ne sont pas adoptées, pas plus que les demandes de référendum. Pour l'instant, le texte gouvernemental prévoit d'allonger la durée de cotisations et de repousser l'âge légal d'une retraite à taux plein à 64 ans. 

L'examen de la loi a commencé depuis à peine quelques heures et déjà les rappels au règlement et les protestations de coup de force se multiplient : " Il y a un irrespect du gouvernement à plusieurs niveaux, dénonce le député (GDR) de Guyane Davy Rimane. L'ambiance est tumultueuse parce que nous avions proposé avant tous les autres une motion référendaire. Notre motion a été enregistrée mais ne sera pas discutée. Les choses ne sont pas claires. "

La motion du Rassemblement national sera finalement mise aux voix mais pas celle des oppositions de gauche. Explications de la majorité gouvernementale : il a fallu organiser un tirage au sort et c'est le texte du RN qui a été désigné. " Le peuple est mobilisé contre la réforme, il ne faut pas être défaitiste, tient à compléter, combatif, Davy Rimane. C'est à nous d'expliquer pourquoi cette réforme ne doit pas se faire, ne peut pas se faire. "

À ses côtés, bien qu'il soit d'un autre bord politique et siège dans le groupe politique de droite Liberté Outre-mer indépendants et territoires (Liot), le député (Liot) de Guadeloupe Olivier Serva est exactement sur la même ligne. La proposition de référendum portée par son groupe n'a même pas pu être examinée par l'Assemblée nationale. " Nous regrettons que la présidente de l'Assemblée nationale ait joué son coup et n'ait pas accepté d'examiner notre motion référendaire ! Je voterai celle proposée par le Rassemblement national (RN) même si elle a peu de chances d'être adoptée. C'est un texte contre les retraités, contre les Ultramarins. Nous continuerons le combat dans la rue. "

Présents à toutes les manifestations qui ont eu lieu jusqu'ici, les députés des Antilles et de la Guyane peuvent compter sur leurs collègues de la Réunion et de tous les autres collectivités françaises ultramarines. " Nous savions déjà que l'Outre-mer n'est pas pris en compte dans cette réforme des retraites mais le début des débats ne nous laisse aucune illusion ", déplore Perceval Gaillard, élu (LFI) de La Réunion. Ils vont passer en force, de manière autoritaire. Cela montre qu'une nouvelle étape a été franchie dans la maltraitance du Parlement ". 

S'il ne parvient pas à rallier les votes des députés Les Républicains (LR) afin de faire adopter sa réforme, le gouvernement et la première ministre Elisabeth Borne ont déjà prévenu qu'ils comptent utiliser l'article 47.1 de la Constitution. Différent de l'article 49.3, bien connu et déjà utilisé dix fois au cours cette mandature qui permet de faire adopter un texte sans vote, l'article 47.1 limite la discussion du texte dans le temps. Il ne reste que dix jours aux députés pour discuter de cette réforme. Plusieurs journées nationales de manifestations et de grèves ont déjà été lancée par une intersyndicale unitaire à l'échelle du pays.