«Première sommation» : Trop'Violans rejoint le collectif des habitants de Maripasoula
Désenclavement

"Première sommation" : Trop'Violans rejoint le collectif des habitants de Maripasoula

Gérôme GUITTEAU ; g.guitteau@agmedias.fr
Yvane Goua et Olivier Goudet devant la CTG le 19 octobre
Yvane Goua, la porte-parole et Olivier Goudet, le président de Trop'Violans tenaient une conférence devant la CTG, le 19 octobre sur l'évolution statutaire. Dès le lendemain, ils ont décidé de mobiliser les 182 membres de l'association afin de soutenir le collectif des habitants de Maripasoula en grève depuis début octobre à cause d'une panne d'électricité de plus de 72 heures. Les garanties apportées par EDF leur conviennent. Ils attendent un même engagement de la part de Air Guyane. Un accord passé avec la CTG est en attente de validation par la DGAC (direction générale de l'aviation civile). • GGUITTEAU

La grève démarrée le 5 octobre continue à Maripasoula. Les habitants attendent l'officialisation de la part de la DGAC de l'accord passé entre la CTG et Air Guyane concernant notamment le nombre de vols par semaine. Le collectif a reçu depuis deux semaines le soutien de l'association Trop'Violans. Elle a organisé une caravane du désenclavement, ce samedi. Une caravane pédagogique en guise de première sommation.

La question avait surpris Yvane Goua, la porte-parole de Trop'Violans, lors d'une conférence de presse devant la Collectivité territoriale, le 19 octobre. “Pourquoi n'êtes-vous pas au côté du collectif des habitants de Maripasoula, en grève depuis début octobre ?

Je ne sais pas d'où sort votre question ?”, s'était défendue la finaliste des dernières législatives. Après la conférence, elle avait assuré être en lien avec Jonathan Abienso, membre remarqué du collectif de Maripasoula mais “Nous venons en aide si on nous le demande”, avait-elle conclu.

Le lendemain, le 20 octobre, Trop'Violans a dû recevoir un coup de fil car, depuis elle relaye la grève des habitants. Présente devant l'annexe de la mairie de Maripasoula à Matoury, l'association lance une “première sommation”.

“Il n'y a pas une, deux ou trois Guyane. Nos frères et sœurs de Guyane doivent vivre au mieux, comme nous sur le littoral”, suggère Olivier Goudet président de Trop'Violans.

L'équipe d'avant a fait des erreurs, OK. Mais la CTG doit régler les problèmes de sa population. Elle est donneuse d'ordre. Il faut attendre un mois pour commander un billet [deux mois d'après le collectif], trois semaines pour faire venir du surgelé. Ce ne sont pas des citoyens de seconde zone. Cela fait trop longtemps que ça dure. Circuler est un droit inaliénable. Il faut que nous donnions depuis le littoral à nos frères un coup de main”, remarque Yvane Goua.

 

Une semaine plus tard,ce samedi vers 16 heures, sous une pluie battante, une dizaine de voitures s'est présentée devant le stade Baduel pour une caravane du désenclavement. Le but : se rendre dans les quartiers de Cayenne afin se sensibiliser la population au combat que mènent les Maripasouliens depuis début octobre.

“Nous refusons de sortir de la crise sans avoir la garantie, qu’un nouveau contrat entre l’Etat, la CTG et Air Guyane permette d’augmenter le nombre de rotation entre Cayenne et Maripasoula. Nous rappelons que seule 21 rotations sont effectuées de manière hebdomadaire contre 32 il y a deux ans”, écrit dans un communiqué en début de semaine le collectif.

Des chiffres qui sonnent comme une aberration au vu de l'accroissement démographique sur le Lawa. Rappelons que d'ici à 2030, les projections estiment la population à 71 000 personnes contre prés de 20 000 aujourd'hui.

 

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