Jean-Victor Castor, le nouveau député de la première circonscription répond à France-Guyane, juste après son élection depuis son QG à Cayenne, samedi soir.
On est le 18 juin, jour de l'appel à la résistance. Quel est l'appel de Jean-Victor Castor ce soir ?
J'appelle la population à la réconciliation et au rassemblement. On sera ainsi plus fort et plus efficace, naturellement. On ne peut plus attendre. La Guyane est en SOS comme le disait Justin Catayée, il y a soixante ans. Tout s'effondre. Quand on a l'impression de faire un pas en avant, on en fait trois en arrière, en réalité. C'est une candidature dans un contexte d'urgence.
Êtes-vous conscient d'avoir été élu avec des voix qui n'allaient pas automatiquement vers vous au second tour ?
J'ai conscience que le résultat de Madame Goua, Jean-Victor Castor et Davy Rimane doit interroger Paris. A l'issue du premier tour, je savais que les cartes étaient rebattues. On prouve encore qu'il ne faut pas banaliser l'expérience, ça compte. Notre campagne a été propre. Je remercie tous les électeurs même les endroits où nos scores sont modestes. Même si la participation a augmenté, cela ne suffit pas, l'abstention reste forte. L'abstention ne nous interroge pas, elle nous oblige à faire plus, à être en contact en permanence avec la population, à renforcer nos institutions dont celle qui est la mienne dorénavant.
“J'ai conscience que le résultat doit interroger Paris”
C'est votre moment, est-ce le moment du changement pour la Guyane ?
Non, ce n'est pas mon moment mais celui de la Guyane. Je veux jeter les bases du socle de développement et le changement statutaire. L'une des premières initiatives sera de fortifier les contacts avec les militants de la Kanaky. Je ferai venir Louis Mapou, le premier directeur de la ADRAF (Agence de développement rural et d'aménagement foncier, créé en 1986 en Nouvelle-Calédonie), l'établissement qui a récupéré le foncier de l'Etat puis qui la ventilait vers les peuples autochtones, le monde économique.
Est-ce que ce résultat n'oblige pas votre parti à gagner des villes dans quatre ans pour viser les municipales, notamment celle de Matoury ?
J'ai démissionné de mon mandat d'élu municipal, remplacé par Vanessa Alphonsine. Michel Dubouillé me remplace à la CACL. J'ai une fonction qui va me prendre tout mon temps. Non cela n'oblige pas. On m'a mandaté avec un score intéressant et je suis concentré entièrement sur cette nouvelle responsabilité.
Avez-vous déjà les noms de vos futurs collaborateurs ?
Nous avons des profils évidemment. Il y aura des arbitrages mais il faudra surtout créer des dynamiques d'expertise ici et dans la diaspora. C'est un de nos atouts, la matière grise.
Attendez-vous un coup de fil de monsieur le Préfet ?
Non pas du tout. Je ne suis pas dans des relations personnelles avec les gens. Là, on va fêter la victoire et puis on analysera tranquillement le scrutin et on se projettera ensuite. Il y a des axes qui sont importants pour moi et qui ne l'étaient pas pour mes prédécesseurs : la diplomatie internationale, la capacité à saisir des juridictions, et une action locale très forte pour rassembler la population et pour agir en tant que contrôle des actions du gouvernement et des actions des administrations de l’État.