Eric Dupont-Moretti en visite officielle au Suriname

Eric Dupont-Moretti en visite officielle au Suriname

Éric Gernez

On ne se souvenait plus à quand remontait la visite d’un Ministre français au Suriname ! Maintenant, on le saura, c’était le 30 septembre 2022.

Le ministre de la justice de France est arrivé ce matin au Ministère des affaires étrangères. © Eric Gernez

Eric Dupont-Moretti avec le Ministre des Affaires étrangères Albert R. Ramdin © Eric Gernez

Une poignée de mains avec le président du Suriname Chan Santokhi. © Eric Gernez

© Eric Gernez

© Eric Gernez

 Le Ministre de la Justice à rendu la visite faite par son homonyme surinamais à Paris. Faits et projets…
 
Une visite rapide
La délégation française était composée de vingt personnes, le Ministre avec ses proches collaborateurs et services de sécurité, des représentants de l’administration judiciaire de Cayenne et quelques journalistes. Ils sont venus par les airs, aidés dans ce déplacement par un Casa des Forces Armées Guyanaises. Escortés depuis l’aéroport international, ils sont arrivés au Ministère des Affaires étrangères du Suriname juste avant 10:00 heures. Ils étaient attendus par les autorités du Suriname, parmi lesquelles, le ministre des Affaires Etrangères, Ramdin, et son homologue Justice et Police, Amoksi.
 
Une heure dans la salle de conférence aura permis d’aborder les dossiers sur le thème de la coopération judiciaire entre les deux pays. Les délégations se sont ensuite rendues à pied, jusqu’au Palais Présidentiel voisin, pour permettre une brève rencontre protocolaire avec le Président Chan Santokhi au cours de laquelle le Ministre Dupont-Moretti à assuré le Président du soutien indéfectible de la France aux côtés du Suriname, tant sur le volet judiciaire que, plus largement sur l’aide au redressement économique du pays et l’appui français dans les négociations avec le FMI.

Les français ont quitté le Palais un peu avant midi pour rejoindre leur avion qui les reconduisait vers les cieux de la Guyane.

Mais productive
En termes de conventions avec le Suriname, trois étaient en discussion, celle de 2006 concernant les extraditions, celle de 2021 relative aux frontières et celle d’aujourd’hui qui doit permettre de renforcer la collaboration judiciaire. Celle de 2006 été en suspens suite à un détail technique, retard auquel une solution est mise en œuvre immédiatement. Le Ministre français a rappelé que la délimitation des frontières, telle qu’acceptée en 2021 permettait d’établir les conditions d’un travail plus effectif pour les autorités des deux côtés de la frontière.
 
Les pistes de coopération
L’aide à la lutte contre le trafic de drogue, l’orpaillage clandestin, sont les priorités énoncées de l’action de coopération entre les deux pays. Le point commun à ces sujets est le fleuve Maroni, qui est le théâtre de cette délinquance. Le ministre a rappelé le scandale du mercure, poison qui intoxique les populations. Devait-on lire également dans ses propos une volonté de régler rapidement le thème des ‘’skalians’’, ces barges aurifères du Maroni ? Rappelons, comme le fait le Député surinamais Ronny Aloema, qu’en vertu d’un accord de 1987, aucune activité extractive ne peut être faite sur le Maroni, sans l’accord des deux parties. L’actualité nous dira dans les prochaines semaines si la France va agir sur le dossier ‘’skalians’’..

Projets partagés
L’administration pénitentiaire française héberge nombre de prisonniers surinamais en France continentale et sur le sol de Guyane. Le Ministre propose au Suriname de négocier qu’ils purgent leurs peines au Suriname. La France propose de financer avec l’aide de financements européens des formations du personnel pénitentiaire surinamais.
En matière de lutte contre le narco-trafic, le ministre Dupont-Moretti à rappelé que ce fléau ‘’tue nos enfants’’ et à présenté un dispositif mis en place en France. Dénommé AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués), il permet de confisquer les avoirs des trafiquants, immeubles, voitures et objets de luxe. Arguant que frapper au porte-monnaie des délinquants était une excellente manière de leur faire peur, il a proposé l’aide de la France pour aider à développer un tel établissement au Suriname. La proposition à reçu un satisfecit poli. On imagine les difficultés que représenteraient une telle mesure.
 
Les mots d’Eric Dupont-Moretti
En clôture de la conférence, le Ministre a tenu à conclure avec un message :

‘’Je suis très heureux d’être ici, c’est un nouvel élan dans nos relations. Cet accord d‘entraide judiciaire et pénitentiaire est indispensable pour nos objectifs. Je sens ici l’envie de lutter contre le trafic de drogue, la corruption et l’orpaillage illégal, véritable atteinte à l’environnement…’’
Interrogé en privé, Monsieur Eric Dupont-Moretti s’est montré très affable, à l’opposé de l’image que les médias essayent parfois de décrire. Il m’a réaffirmé, avec force sincérité, la volonté de la France de s’investir dans la coopération avec son voisin le Suriname, tant en matière de sécurité et de justice, qu’en matière de développement. Il semble avoir bien compris le potentiel du Suriname et a déploré l’absence trop longue de Ministres français sur le sol surinamais. Nous prenons donc date et espérons voir bientôt une nouvelle ère de collaboration entre les deux pays, France et Suriname.

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