Les mules veulent devenir riches, mais à quel prix ?
SAINT-LAURENT DU MARONI

Les mules veulent devenir riches, mais à quel prix ?

En 2006 et 2007, cette affiche a fleuri partout dans le département. Huit ans plus tard, le message semble oublié (photo d'archives)
En 2006 et 2007, cette affiche a fleuri partout dans le département. Huit ans plus tard, le message semble oublié (photo d'archives)

Le nombre de procédures pour trafic de cocaïne explose. Beaucoup de ces mules sont originaires de l'Ouest. France-Guyane en a fait témoigner quatre : trois lycéens qui l'ont fait une fois et un habitué plus âgé.

La rencontre se fait à Saint-Laurent du Maroni. Trois lycéens discutent. Ils parlent de Stéphane, un gars de Vampires connu pour son rôle dans les trafics de cocaïne, qui s'est fait attraper. Max, Joseph et Sébastien (les prénoms ont été modifiés, ndlr) ont 17 ou 18 ans. Tous trois sont déjà partis une fois à Paris pour transporter de la cocaïne.
« Partir » , c'est le mot qu'ils utilisent. Tout le monde comprend le trafic que cache ce seul verbe. Quand on leur demande « partir, pour quoi ? » , la réponse tombe, comme une évidence. Ils savent déjà qu'on travaille pour France-Guyane. On propose de les interroger sur le sujet, d'enregistrer (puis de supprimer) la conversation, de modifier les prénoms, de ne pas faire de photo. Ils acceptent sans hésiter et choisissent eux-mêmes leurs prénoms d'emprunt.
Le lendemain, un rendez-vous est pris avec Arnold, 28 ans, et déjà au moins cinq trafics au compteur. Il s'agit de vérifier si les dires des plus jeunes sont crédibles. Quand on le rencontre, les trois autres sont là. Il confirmera tout.

Pierre-Yves CARLIER
« Je voulais un peu d'argent pour profiter de la vie »
Max est parti en 2014 avec 2 kg...