143,6 kilos de cocaïne saisis à Félix Eboué depuis le début de l'année

La préfecture de Guyane dresse son premier bilan sécurité et délinquance de l'année. Les chiffres relatés ci-dessous sont ceux recensés du 1er janvier au 1er mai 2023.

Dans la continuité de la tendance observée en 2022, les vols avec arme enregistrés par les forces de sécurité intérieure baissent de – 17,6 %, de même que les vols avec violence qui affichent – 14,3 %. Notons tout de même que des faits de braquage à main armée continuent de faire la Une de notre rubrique Faits divers plusieurs fois par mois, voire plusieurs fois par semaine.

Pour la préfecture de Guyane, les quatre premiers mois de l’année 2023 sont aussi marqués par une baisse des atteintes violentes à l’intégrité physique des personnes (– 5,5 %), des comportements portant atteintes à la tranquillité publique (– 2,9 %) et des escroqueries (– 32 %).

Pour certains indicateurs qui augmentaient en 2022, la tendance a été inversée de façon favorable au cours de ces premiers mois. Il s’agit notamment des tentatives d’homicide (– 4,9 %), des coups et des blessures volontaires (– 7,3 %) et des violences sexuelles (– 7,6 %).

Malgré la baisse des faits de vols avec arme et de vol avec violence, l’ensemble des atteintes aux biens subit une augmentation de +1,2 %, matérialisée notamment par une hausse des cambriolages de logement, des vols de véhicules et des destructions et des dégradations.

Cependant, les services de l'Etat en Guyane notent que "le renfort de moyens mobiles ainsi que la réorganisation des services de police ont permis de libérer le travail des enquêteurs." Le nombre de personnes placées en garde à vue est ainsi à la hausse (+15,8 %) en ce début d'année.

Depuis le 1er janvier 2023 le nombre total de personnes mises en cause pour des faits de trafic de stupéfiants est en hausse de 32 %, avec 208 individus. 

Les résultats de l’opération de contrôle 100 % à l’aéroport Félix Éboué le démontrent. Entre le 1er janvier et le 1er mai 2023, 4 022 personnes ne sont pas présentées à l’embarquement malgré l’achat de billets d’avion à destination de Paris. 3 391 arrêtés préfectoraux interdisant l’embarquement ont été pris. 185 personnes ont été interpellées et 143,6 kg de cocaïne ont été saisis.

Par ailleurs, le nombre des personnes mises en cause pour usage de stupéfiant a également augmenté significativement (+153 %) dans un contexte d’application des amendes forfaitaires délictuelles.

Si la lutte s'intensifie, signe d'une volonté nationale, la densité du trafic est telle que la cocaïne continue de passer vers l'hexagone. Il est impossible pour les policiers de l'aéroport de fouiller tout le monde... faute de moyens. Environ 20 % de la cocaïne consommée sur le sol hexagonal passe par la Guyane. Et des affaires récentes montrent que toutes les classes socioprofessionnelles guyanaises participent au trafic (voir notre édition hebdomadaire du 26 mai). Des employés de l'aéroport le facilitent même.

La lutte contre l’orpaillage illégal a impliqué l’engagement de 363 patrouilles au cours des quatre premiers mois de l’année. Au 1er mai, le préjudice infligé aux garimpeiros est évalué à 23,6 millions d’euros. Au cours des opérations, 54 armes à feu ont été saisies ainsi que 13 kg de mercure, et près de 1900 carbets ont été détruits.

Sur le front de l'orpaillage, la lutte ne doit pas ralentir tant le problème impacte les populations et l'environnement à tous les niveaux.