Auditions au Sénat sur l'impact de la chlordécone aux Antilles : la décontamination des sols en question

Plus de 10 ans après son premier rapport sur la molécule de la chlordécone et son impact sur les Antilles françaises, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a commencé la mise à jour des données qu'elle compulse pour les mettre à la disposition des décideurs publics.
Thierry Woignier, directeur de recherche au CNRS à l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Écologie marine et continentale, Pierre-Loïc Saaidi, maître de conférences à l'Université d'Évry Val d'Essonne, et Christophe Mouvet, ancien chef de projet au BRGM ont fait un point sur l'évolution des connaissances des impacts de la molécule sur les sols et les perspectives de décontamination.
Un coût connu
Leur exposé a révélé d'abord qu'on savait désormais décontaminer, certes partiellement, les sols grâce à des procédés physiques ou chimiques qui ont pu être expérimentés in situ. Ainsi, il existe des moyens pour séquestrer la molécule grâce à des apports organiques comme certain compost, d'autres pour la dégrader en modifiant le PH du sol ou en y ajoutant des atomes de fer (le moyen le plus rapide et le plus significatif même s'il n'ôte pas tout).
Les recherches ont aussi permis de dire que si, avec sa structure en cage, la chlordécone se fixe fortement au sol, ce n'est plus pour une durée de 4 à 500 ans, mais d'un siècle " seulement "…
Dégrader ou confiner la chlordécone a un coût qui, lui aussi, est désormais connu : 16 000 euros l'hectare. Comme 1/5 du sol guadeloupéen est pollué et 2/5 en Martinique, l'effort financier à produire atteint plus de trois milliards !
√ L'article complet à lire dans une prochaine édition.
(Une seconde audition publique, le 1er mars, s'intéressera aux conséquences sur la santé humaine et aux répercussions sociales aux Antilles).