Le choix de la voie judiciaire pour les résidents du Fhejoc privés d’eau

Les habitants du foyer, assistés par l’association Trop' Violans et par maître José Lama, ont révélé assigner devant le tribunal judiciaire la Société Guyanaise des Eaux en conférence de presse ce mercredi, pour avoir coupé l’accès d’eau du foyer. L’audience devrait se tenir le 6 octobre 2023.
Ce sont 12 locataires du Foyer d’Hébergement des Jeunes de l’Ouest en Formation à Cayenne (le Fhejoc) qui se retrouvent depuis le 16 août privés d’eau courante.
Le logement, dont la fermeture était prévue pour le 31 juillet, depuis une annonce du 17 février par la mairie de Saint-Laurent du Maroni, est en réalité toujours habité. La fermeture, justifiée par des coûts de réparation jugés à l’unanimité trop élevés par le conseil d’administration du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Saint-Laurent, n’est pas appliquée du fait d’une occupation continue des locaux par une partie des habitants.
Les locataires se sentent démunis, ne sachant même plus à qui s’adresser afin de payer leurs loyers, et ce, depuis le 31 juillet. Initialement prévu comme un outil d’aide à l’insertion dans le cadre de formations, la situation du foyer crée un sentiment de discrimination chez ces jeunes, lesquels ont l’impression qu’on leur "met des clous dans les roues".

La procédure juridique intentée à l’encontre de la SGDE ce mercredi par les habitants, conjointement à l’association Trop' Violans, est aussi une tentative de faire respecter des procédures bafouées, comme la fermeture de l’accès à l’eau du foyer, selon la porte-parole de l’association, Yvane Goua.
Le dossier a connu l’intervention de nombreux acteurs. Ainsi, la Collectivité territoriale de Guyane, intervenue par une réunion avec les habitants le 1er août, a produit un programme visant la relocalisation des habitants, et prévoyant d’aménager le site du foyer.
Le CCAS chargé de la gestion du Fhejoc, s’est illustré par son absence au cours des dernières réunions portant sur le devenir de l’habitat, malgré une lettre datée de juillet et reçue par les habitants en août, leur signifiant la fermeture du lieu, selon les résidents.
Dans ce contexte, ce que pointent du doigt les résidents du Fhejoc, c’est une absence de communication de la part de tous les autres acteurs, qui "n’échangent que par voie de presse", selon les propos de la porte-parole de Trop' Violans.
Les douze habitants actuels des lieux ont décidé en août de refuser les propositions de relogement présentées par la CTG. Ce refus s’explique par le manque de garanties fournies selon les résidents par la CTG sur la conservation de l’attribution du site du Fhejoc à une mission d’accueil de jeunes étudiants à l’issue des travaux qu’il doit subir.