La DGAC veut pénaliser Air Guyane
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La DGAC veut pénaliser Air Guyane

Gérôme GUITTEAU, g.guitteau@agmedias.fr
Emmanuel Vivet, sous-directeur de la DGAC
Emmanuel Vivet, sous-directeur de la DGAC • CAPTURE D'ÉCRAN

La commission d'enquête sur la continuité territoriale continue son travail. Le sous-directeur de la DGAC était entendu, ainsi que d'autres services étatiques par la délégation outre-mer du Sénat, ce jeudi. Il a tancé vertement la compagnie Air Guyane et son service rendu.

"Nous avons constaté comme vous [madame la sénatrice] des défaillances dans le service promis au titre de la DSP qu'Air Guyane a signée. Elle encourra des pénalités pour ça."

Le sous-directeur de la direction générale de l'aviation civile a oublié la diplomatie dans le vestiaire du Sénat. Emmanuel Vivet était auditionné par les membres de la délégation outre-mer du Palais du Luxembourg, ce jeudi.

Interrogé précisément par notre sénatrice, Marie-Laure Phinéra-Horth, le fonctionnaire a émis un avis limpide sur la qualité du service rendu par Air Guyane.

Ses services aident même la Collectivité territoriale à rédiger les PV. "Nous sommes main dans la main avec la CTG pour les aider à les rédiger correctement car nous avons en face de nous des gens malins", estime-t-il.

"On peut faire mieux...franchement"

Le temps semble compter pour Air Guyane d'après le membre de la DGAC, qui parle plus que les représentants de ce service public en Guyane, puisque nous essayons de les joindre depuis trois semaines sans succès. 

"Nous travaillons à une liaison supplémentaire par jour vers Maripasoula. Ce sont des appels d'offres et si au prochain, il y a un autre transporteur qui se présente, je conseille [à la CTG] de regarder ce qu'elle préférera mais on peut faire mieux...franchement", tranche Emmanuel Vivet.

Du côté d'Air Guyane, on ne comprend pas ses attaques de la part de l'aviation civile. "Je crois que M. Vivet ne connaît pas suffisamment le dossier Air Guyane. Air Guyane, l'année dernière, n'a eu que très peu de pénalités pour son service. Nous n'avons connu que neuf pannes sur des milliers de vol effectués", contredit Christian Marchand, directeur général délégué d'Air Guyane.

"Rattraper le retard considérable"

Emmanuel Vivet se montre plus frileux quand l'ancienne maire de Cayenne souhaite connaître "les freins" qui empêchent l'État de plus participer à la délégation de service public. Il donne 1,5 million d'euros sur 10 millions d'euros.

"Elle est la même que l'ancienne aide au passager. Elle est stable", répond-t-il laconiquement.

"La demande des sénateurs est de savoir comment l'Etat pourrait aider la CTG à rattraper le retard considérable sur l'aménagement du territoire. La Guyane est le seul département d'Outre-mer à ne pas avoir tous ses aérodromes aux normes européennes", s'insurge le directeur de la compagnie aérienne.

 

Par ailleurs, le sous-directeur de l'aviation civile a promis qu'il passera la consigne aux membres de la DGAC de plus participer aux réunions entre la CTG, Air Guyane et les associations des usagers des lignes intérieures.

S'il pouvait aussi leur demander de répondre à la presse locale, nous sommes preneurs.

 

 

La flotte d'Air Guyane avec l'ATR au premier plan qui navigue aux Antilles malgré le financement d'une partie par la CTG et les Let tchèques en arrière plan.
La flotte d'Air Guyane avec l'ATR au premier plan qui navigue aux Antilles malgré le financement d'une partie par la CTG et les Let tchèques en arrière plan. • Archives