Trente ans de combats écologistes : entre contradictions, succès et échecs

Depuis trente ans, dès qu'un projet d'envergure émerge, une opposition écologiste surgit. Une volonté de mise sous cloche pour ses détracteurs, une volonté de mise en valeur de la biodiversité incroyable du pays pour les autres.
Le barrage de Petit-Saut
" C'est une catastrophe ". Voilà ce que dit Léon Sanite de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) en 1994, quand Petit-Saut sort de terre. Benjamin Dessus, directeur du Programme interdisciplinaire de recherche sur les techniques pour l'environnement et l'énergie (ECOTECH) du CNRS craint que la décomposition végétale libère d'importantes quantités de gaz à effet de serre, au point d'égaler les émissions pendant une trentaine d'années d'une centrale à charbon produisant annuellement la même quantité d'électricité que le barrage. A cette époque, le spécialiste privilégie... la biomasse. " La coupe rase annuelle d'un peu plus de 3 % des 31 000 hectares noyés aurait suffi à faire produire par une centrale thermique moderne une quantité d'électricité égale à celle du barrage. Avec un bilan de gaz carbonique nul, puisque l'exploitation renouvelable de la forêt aurait permis de reconstituer le stock de bois en une vingtaine d'années ", affirme-t-il.
Catherine Allais qui a rédigé un article sur le sujet en 1994 voit la Guyane comme " un farwest " (déjà), un territoire " livré à un défrichage anarchique, l' " enfer vert " guyanais est aussi progressivement...