Mayotte et la Guyane sont-elles les deux
caries de la justice de la République pour reprendre le mot de
Mahrez Abassi, président du tribunal de justice du Larivot ?
Oui. C'est une évidence pour moi. Je partage
son point de vue.
Il nous faut une réforme paramétrique de la
justice en Guyane avec comme priorité le passage en catégorie 2 du
tribunal. Nous y gagnons en rémunération donc en attractivité et
les budgets ont abondé pour répondre à ce statut.
Et puis, il faut aussi se rendre compte que le
juge qui exerce chez nous ne connaît rien au bassin de vie dans
lequel il exerce. Et ce n'est plus possible. La chancellerie doit
rapprocher la justice de son bassin de vie dans lequel elle
s'exerce. Ce n'est plus possible de croire qu'une mutation vers les
Outre-mers est une chose lambda.
Pour cela, je préconise l'organisation dans un
temps donné de concours régionalisés, notamment dans le but de
recruter des greffiers du cru quitte à les envoyer se former à
Dijon, à l'École Nationale des Greffes.
Cela existe déjà, non ?
Ils se sont inspirés de ma proposition mais
j'allais plus loin. Je voulais que les affectations soient
régionalisées pour un temps donné. Nous manquons de greffiers au
niveau national, en plus le taux d'absentéisme est éloquent. Alors
qu'avoir des greffiers locaux, permet de régler le problème de
l'usage des langues vernaculaires.
On croit souvent que les greffiers sont les
secrétaires des juges mais c'est faux. Un greffier est indépendant.
Il surveille le travail du juge. Il y a une direction des greffes
indépendantes de la magistrature.
Est-ce que l'université ne pourrait pas être
le bassin de formation des futurs greffiers, avocats et juges. On
pourrait...