S.R., A.V & T.F.
Rite de passage répandu chez les
habitants du Maroni, surtout chez les Bushinengués, le bouglou
est un morceau de domino ou de manche de brosse à dents. Limé
et poli, il est introduit sous la peau de la verge. C'est censé
procurer plus de plaisir aux femmes. Pourtant, la plupart
d'entre elles trouvent l'appendice douloureux. En prison, il est
proposé presque systématiquement aux nouveaux arrivants par
leurs codétenus. Les techniques d'opération sont terrifiantes et
douloureuses. Et ne sont pas sans risques. On trouve le
bouglou, qui est d'origine asiatique, dans plusieurs pays et
sous d'autres noms.
- INTERVIEW : En prison, « la peau est incisée
avec le couvercle d'une boîte de sardines »
Beaucoup d'hommes profitent de leur
passage en prison pour se faire poser un ou plusieurs dominos.
Pourquoi ? Comment ? Le médecin référent du centre pénitentiaire,
Vincent About, répond.
Comment se passe la pose du bouglou en
prison ?
La prestation complète est proposée par
des détenus : la fabrication du domino et la pose. Le service
après-vente, ce sont nous les médecins qui l'assurons. Parfois, ils
nous demandent des antiseptiques ou des antibiotiques. Il faut
compter entre 5 et 15 euros le bouglou en prison. En moyenne c'est
10 euros. Ceux faits à partir de dominos sont plus chers parce que
le matériau est plus noble, plus dur et plus résistant. Pour la
fabrication et la pose, il faut débourser 50 euros. La plupart sont
faits à base de brosse à dents car tout le monde en a une
ici.
Ce sont les détenus...
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