Vie des quartiers

Balata veut sortir du ghetto

Marlène CLEOMA, m.cleoma@agmedias.fr Gérôme GUITTEAU, g.guitteau@agmedias.fr vendredi 24 février 2023

Malgré la pluie torrentielle la vie continue à Balata. • GAËTAN TRINGHAM

Les meurtres se multiplient depuis six mois dans Balata, le premier quartier de Matoury coincé entre la Nationale 1 et la zone résidentielle de la Chaumière. On en dénombre 4 depuis le début de l'année. Des habitants tirent la sonnette d'alarme. France-Guyane a voulu savoir ce qui se passait dans ce que les Guyanais considèrent comme un ghetto au grand dam des résidents.

Alberte Saint-Orice nous ouvre la porte de sa maison, rue du fromager. Gloss, bijoux, coupe de cheveux soignée, sourire communicateur... c'est une octogénaire bien coquette et classe qui reçoit notre équipe dans son salon ! Petit clin d'œil à l'écharpe de l'Olympique lyonnais juste à côté de la télé pour cette fan de football, fondatrice du club AJBA (Association des jeunes de Balata/Abriba).

Si Alberte Saint-Orice est née à Cayenne et a vécu une enfance à Saint-Laurent-du-Maroni, pendant la période du bagne, c'est dans le quartier de Balata que la femme de 87 ans a passé la plus grande partie de sa vie. Elle découvre Balata, pendant qu'il était encore " une forêt avec la terre rouge ", le temps où les maisons se construisaient sans permis de construire. Sur la demande des jeunes du quartier elle créait l'association AJ Balata en 1995, qu'elle porte à bout de bras jusqu'en 2012. Tout comme le club qu'elle a créé, elle a vu l'évolution du quartier - les bons comme les mauvais côtés : " Balata n'a pas toujours eu cette réputation de quartier dangereux. Je pense que les choses ont commencé lorsqu'il fallait intégrer une partie de la population d'Eau-Lisette quand ils se sont fait chasser. "