Patricia Saïd: le militantisme dans les veines
Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Patricia Saïd: le militantisme dans les veines

Audrey VIRASSAMY

A l’occasion du 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le Centre hospitalier de Cayenne Andrée Rosemon et France-Guyane vous invitent à découvrir le parcours de 8 femmes inspirantes. Ce dernier portrait est consacré à Patricia Saïd. Cuisinière, elle a intégré le CHC en 1981. Désormais, elle est en détachement et se consacre à ses fonctions syndicales.

 Le local du syndicat UTG-Char (Union des travailleurs guyanais) au CHC. Sur les étagères, des dossiers, des livres, des photos. Dans un coin, sur le bureau, un cahier retrace en images la mobilisation de 2017. Autant de traces d’actions syndicales, autant de souvenirs des militants eux-mêmes. Parmi eux : Patricia Saïd. Si elle n’est plus à la tête de la section, elle continue son action : depuis 2001, « conformément à la règlementation », précise-t-elle, elle bénéficie d’une décharge d’activité afin d’exercer ses activités syndicales. En Guyane, le nom de Patricia Saïd est indissociable de celui de l’UTG, même en dehors de l’hôpital.

Faire les choses en grand, ne jamais se taire face à ce qu’elle considère comme une injustice, avancer coûte que coûte. Voilà ce qui pourrait résumer, en quelques lignes, le fonctionnement de Patricia Saïd. La militante, cuisinière de formation, l’assure : son leitmotiv a toujours été d’aider les autres. Et pour elle, cela a commencé depuis l’enfance.

Patricia Saïd est née à Saint-Laurent du Maroni. Avant dernière d’une fratrie de 11 enfants, élevée par une mère divorcée, elle se souvient avec force détails ses premiers instants en cuisine. Des souvenirs mêlés toujours à ce désir de contrer une injustice. « Je me rappelle la terrine en plastique et la cuillère en bois. Je me souviens de ma mère qui se levait à 4heures du matin pour aller cuisiner ce qu’elle devrait vendre dans la journée. En plus de ses travaux de repassage, elle devait aussi faire ce job de pâtissière. Mon premier combat, ça été...