À la suite de ces événements, François Ringuet a reçu l'association AKAW en mairie ce 2 décembre. "On lui a demandé pourquoi il s'est exprimé en faveur alors que c'était en opposition avec le développement agricole qu'il veut mettre en place", résume d'abord Raphael Stobinsky, agriculteur de la zone en question et président d'AKAW. "Pourquoi Wayabo ? Nous n’avons pas les réponses souhaitées. Celles qu’on nous donne, c’est 'l'urgence', un manque de 'solutions'", poursuit-il.
Le maire de Kourou précise tout de même sa position : "la problématique est que dans deux ans la décharge de Maringouins ne pourra plus être utilisée donc il faut trouver une solution. Je suis fils d’agriculteur donc je comprends ce que ressentent les agriculteurs.
Mais quand vous êtes maire vous devez essayer d’entendre tout le monde. Aussi bien les acteurs sur la zone que les administrés qui doivent jeter leurs déchets. Il faut trouver le juste milieu".
Après quelques échanges houleux qui animent les émotions de chacun, François Ringuet concède : "demain j'adresserai un courrier au CNES et à l’ONF pour savoir s’ils peuvent accepter d’accueillir la décharge sur un de leur terrain. Mais il faut quand même travailler sur un plan B. Au cas où on ne trouve pas de foncier qu’est ce que l’on fait ? et comment coordonner le projet avec les agriculteurs ?", se questionne-t-il enfin.
"C'était il y a quatre ans qu’il fallait faire ce courrier. Dans tous les sujets on est à côté de ce qu’on attend parce que nous ne sommes pas considérés", réagit Raphaël Stobinsky. "Les compensations qu’on nous propose avec la voirie, l’électricité, le ramassage scolaire sont des choses que l’on devrait avoir déjà", continue-t-il.
Les agriculteurs ne prévoient pas d'abandonner pour autant même s'ils craignent : "perdre 10 ans de notre vie. Notre moyen de revenu et une manière essentielle de nourrir les gens".
Et pour cause, l'horloge tourne. Le projet de Séché environnement est actuellement en "phase de recevabilité". Cela signifie qu'il est actuellement étudié par les 31 administrations de Guyane. Elles doivent toutes émettre un avis sur les différents points dans les prochains jours. Raphaël Stobinsky déplore : "nous, la seule force que l’on va avoir, c'est celle de notre présence. De continuer à se battre pour une terre qui appartient aux guyanais et qui doit être préservée pour l’alimentation de chacun".
Enfin, une pétition est actuellement en ligne pour la mobilisation contre le projet ISDND à Wayabo.
« Une machine de guerre » à Wayabo
Séché finalise son dossier pour Wayabo
“Les agriculteurs vont être sacrifiés sur l’autel des poubelles”

