« Douvan Chinwa », lieu de vie, de rencontres et de business
Marlene CLÉOMA, m.cleoma@agmedias.fr
Tous les jours de la semaine, ils sont nombreux à se rassembler devant les libres-services de leur quartier pour « faire passer le temps » ou « décompresser » après le travail. Reportage.
Il est 18h00 ce mardi, à Matoury.
Devant la superette de Balata Ouest, c’est plus calme qu’à
l’accoutumé. Ils sont un peu moins d’une dizaine ce jour-là. Parmi
eux, Ronny et Wilson, âgés respectivement de 25 et 22 ans. «
Des fois on est plus de vingt ici. Il y a plus de monde le
week-end, mais ça commence dès le jeudi », commentent les deux
jeunes hommes, assis sur des palettes. Ronny et Wilson,
actuellement en recherche d’emploi font des « petits jobs
» comme ils disent. Ils se réunissent, « en fonction du
porte-monnaie », devant le « Chinois » pour bavarder,
envoyer la blague, boire une ou plusieurs bières, et « fumer un
petit kali pour la tête » lance pince-sans-rire Olivier, juste
à côté. La quarantaine, lui aussi habitant de Balata, ce père de
famille dit venir ici tous les jours. Conducteur d’engin dans le
BTP, il se pose ici après chaque journée de travail.
« Aller devant le Chinois » lui permet de décompresser. « On vient pour se vider la tête. On parle des femmes et d’argent, c’est la base. En plus on a une belle vue d’ici, on voit les gens et surtout les femmes quand elles passent à pied. On les salue, on les complimente, on leur propose une boisson. Venir ici c’est comme une tradition. On ne va pas dans d’autres Chinois, là c’est notre Chinois » lance le groupe d’amis en riant. Des rassemblements qui peuvent causer du tort à la vie de famille….
« Ma copine se fâche mais elle est habituée, elle m’a connu comme ça. Elle se fâche mais on gère » avoue Olivier.
