LiveCEOG : "dernière sommation" adressée à Prospérité

Ce mercredi matin, une réunion extraordinaire avait lieu à la sous-préfecture de Saint Laurent du Maroni, en présence de deux représentants du Ministre délégué des Outre-mer, Jean-François Carenco. L’objet était une fois de plus le projet de centrale électrique à hydrogène CEOG, et la mise en veille forcée de son chantier depuis plusieurs mois, par le mouvement de contestation porté par le chef Kali’na Roland Sjabère.
Le préfet, la maire de Saint Laurent et présidente de la CCOG, Sophie Charles, le sénateur Patient, son successeur à la mairie de Mana et président du Syndicat Mixte à l'Energie de la Guyane, Albéric Benth, accueillaient ce matin Roland Sjabère à la sous-préfecture de Saint-Laurent. Ce dernier était entouré de quelques représentants autochtones, dont Philippe Chambrier, représentant lokono et membre du Grand Conseil Coutumier.
La position du préfet Thierry Queffelec est claire, le temps des pourparlers est révolu. Soutenu par les élus, le représentant de l'État attend une réponse définitive d'acceptabilité du projet par le chef Coutumier du village Prospérité (Atopo Wepe en Kali’na). "Les choses doivent se faire. [...] Le projet peut avancer en toute légitimité" affirme le préfet qui quittera la Guyane début août.

Cet argument est connu des deux parties qui s'opposent depuis plusieurs années maintenant. Du côté des institutions, il est hors de question de changer de position : selon ses représentants, l'abandon du projet CEOG met en péril l'approvisionnement en énergie de l'ouest du département et "déplacer le projet, c'est l'annuler" réaffirme Thierry Queffelec.
De son côté, le chef Kali’na campe lui aussi sur son argumentaire, dont le principe de souveraineté des habitants autochtones sur leur lieu de vie prévaut, face aux projets des décideurs aux affaires.
Le délai de 24h pour apporter une réponse aux autorités met la pression sur les villageois, et le stress des derniers différents avec les autorités est encore sur les visages.
L'arrestation du Yopoto par les gendarmes fin 2022 a été vécu comme un "traumatisme" par certains. Tout comme les mises en garde à vue d'opposants, certains toujours sous contrôle judiciaire. A cela s'ajoutent les confrontations avec les forces de l'ordre et les agents de sécurité du chantier de la CEOG...
Pour convaincre définitivement la communauté autochtone, des promesses d'emplois et d'aides au développement du village, ont été renouvelées.
Quelle sera la réponse donnée aux autorités par Roland Sjabère ? Le collectif opposé au projet en l'état devrait se réunir dans l'après-midi en dépit de cette injonction à répondre positivement aux personnalités réunies ce matin. Mais sur cette façon de faire et d'agir, les deux camps sont encore une fois diamétralement opposés...
A suivre...