L'association AGAV s'attaque à la précarité menstruelle avec une collecte de protections périodiques
Solidarité

L'association AGAV s'attaque à la précarité menstruelle avec une collecte de protections périodiques

Jade Letard-Methon j.letard-methon@agmedias.fr
Le tabou des règles combiné à la précarité menstruelle peut peser considérablement sur la vie d'une femme.
Le tabou des règles combiné à la précarité menstruelle peut peser considérablement sur la vie d'une femme. • GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO - DENIS NOVIKOV

La précarité menstruelle touche près de 4 millions de femmes en France et une fois n'est pas coutume, la Guyane n'est pas épargnée. Pour soutenir les femmes du territoire qui en ont besoin, l'association AGAV organise une collecte de protections périodiques pendant tout le mois de mars.

Se protéger pendant ses règles semble être une évidence, pourtant, ce n'est pas le cas pour toutes les femmes. Selon une enquête réalisé par OpinionWay pour Règles Élémentaires, près de 4 millions de femmes sont en situation de précarité menstruelle. Pour palier cette réalité, l'AGAV (Association Guyanaise d'Aide aux Victimes) fait sa part en collectant des protections périodiques de toutes sortes pour les femmes qui en ont le plus besoin. Elles seront redistribuées aux femmes reçues par l'association voir données à d'autres associations qui reçoivent des publics en situation de précarité menstruelle si les dons le permettent.

Depuis le mois de décembre 2021, l'AGAV s'est doté d'un distributeur de protections hygiéniques jetables qui se situe dans les sanitaires du local. Là-bas, les femmes peuvent se servir en toute discrétion, sans avoir à justifier leur besoin. Par ailleurs, l'association a aussi proposé 4 ateliers de confection de serviettes hygiéniques lavables, animés par la Croix-Rouge, à des femmes en situation de précarité.

 

Un chiffre qui ne cesse d'augmenter

 

La précarité menstruelle se définit par le fait de ne pas être capable financièrement de se procurer suffisamment de protections périodiques afin de se protéger correctement pendant ses règles. En France, l'inflation grandissante (5,2 % en 2022, selon l'INSEE) qui entraîne une baisse du pouvoir d'achat est la cause principale de cette problématique.

Si on estime qu'elles sont près de 4 millions dans ce cas, elles étaient 2 millions de femmes concernées en 2021 et 1,7 million en 2019 (selon une enquête Dons Solidaires x IFOP). Dans cette nouvelle enquête, 1,7 million des concernées sont des jeunes femmes ou des mères célibataires. En outre, quelque 1,2 million de femmes en France craignent de ne pas pouvoir se payer de protections périodiques.

Outre ses chiffres, la précarité menstruelle a un véritable impact concret sur la vie des femmes qui la vivent. L'impossibilité d'acheter des protections hygiéniques forcent les femmes à se débrouiller en utilisant des morceaux de tissus sales ou du papier pour limiter le flux menstruel. Dans bien des cas, les femmes font ainsi le choix de ne pas se rendre à l'école ou au travail. Cette précarité peut aussi les toucher dans leur confiance en soi et/ou les rendre obsessionnelles de "la tache" qui pourrait salir leurs vêtements...

 

La France prend son temps

 

En France, malgré les demandes des associations et des militantes, le sujet prend du temps à mobiliser les politiques. Toutefois, le 6 mars dernier, la Première Ministre Élisabeth Borne a annoncé le remboursement des protections hygiéniques réutilisables pour les moins de 25 ans. Une avancée certaine mais minime quand on sait que toutes les femmes menstruées ont ce besoin.

Chez nos voisins écossais, la décision du gouvernement de rendre gratuites les protections périodiques pour toutes celles qui en ont besoin, en 2021, a été salué à l'unanimité au niveau mondial. À la fin de l'année 2022, les premiers résultats de cette politique montraient que 8 personnes sur 10 concernées se sentaient plus à l'aise pour pratiquer leurs activités quotidiennes et qu'elles se sentaient moins inquiètes quand elles ont leurs règles.

Comment participer à la collecte de dons ?

Vous pouvez donner des protections périodiques jetables (serviettes, tampons, protège-slips) et/ou des protections réutilisables (coupes menstruelles, serviettes lavables, culottes menstruelles).

Adresse : 7 bis, rue Pichevin, 97300 Cayenne. Téléphone : 0694.98.88.81.

La collecte de protections périodiques se poursuit tout au long du mois de mars.

Des modèles de serviettes lavables réalisés lors d'atelier de la Croix-Rouge.
Des modèles de serviettes lavables réalisés lors d'atelier de la Croix-Rouge. • AGAV
Le tabou des règles combiné à la précarité menstruelle peut peser considérablement sur la vie d'une femme.
Le tabou des règles combiné à la précarité menstruelle peut peser considérablement sur la vie d'une femme. • Getty Images/iStockphoto - Denis Novikov

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