Les députés d’Outre-mer plaident pour une gestion différenciée du chômage
POLITIQUE

Les députés d’Outre-mer plaident pour une gestion différenciée du chômage

FXG, à Paris

Les députés ont fait leur rentrée cette semaine avec le projet de loi « Mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi », autrement dit la réforme de l’assurance chômage.

 Jiovanny William (GDR-Nupes) de la Martinique était présent à la séance de question aux gouvernements, mais ce sont ses collègues réunionnais qui devaient monter au front pour défendre les amendements de leur groupe. Le Guadeloupéen Elie Califer, député apparenté socialiste-NUPES, a déposé deux amendements pour une meilleure prise en compte des chômeurs dans nos territoires car il considère, en l’état, que la réforme n’y est pas applicable : « Nous pensons que ce texte a déjà créé quelques soucis. Il a fait perdre quelque 150 euros de revenu chaque mois à ceux qui souffrent du chômage, et il a contribué au soulèvement que nous avons connu en fin d'année dernière en Guadeloupe. »

Ses amendements visent donc à extraire les DOM de ce projet de loi. En cas de non-adoption, ce qui est fort probable, le député Califer a gardé sous le pied un amendement de repli qui permettrait d’ouvrir une possibilité de légiférer spécifiquement. Au risque d’une rupture d’égalité ? « Le Conseil constitutionnel a dit qu'il n'y avait pas de difficulté à avoir une gestion différenciée vu les contextes différents qui sont les nôtres. 35% des 15 35 ans sont au chômage, sans compter l'illettrisme et le taux de pauvreté : 40% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté ! Il y a lieu à regarder de façon différenciée les textes qui sont applicables pour l'Hexagone. L'intelligence politique commande à ce qu'on puisse traiter différemment, de façon différenciée, nos territoires surtout par rapport à l'indemnisation du chômage. »

Le projet de loi confie au gouvernement la définition des mesures d’application du régime d’assurance chômage (cotisations patronales, indemnisation, montant et durée), mais surtout il ratifie sans aucune modification, les vingt et une ordonnances prises dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle pendant la crise Covid. « Ce qu'on sait, poursuit Elie Califer, c'est que la loi dans son application jusqu'alors à fait perdre 150€ par mois, ce n'est pas négligeable pour ceux et celles qui cherchent du travail. Nous demandons au ministre des Outre-mer un plan Marshall de développement économique qui permette à ce chômage-là d'être réduit à sa portion congrue. »

Ce premier débat de la session parlementaire devrait durer jusqu’à samedi. Sans risque pour l’heure de recours au 49-3, encore moins de dissolution ! L’examen de la mission Outre-mer ne débutera quant à elle que le 28 octobre, après l’examen de la mission Culture.



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