La CCOG renouvelle l'accord sur le tri des déchets

Sophie Charles a rencontré ce matin les représentants de Citeo, qui gère le tri sélectif sur le territoire de la CCOG. Le pourvoi signé en 2017 a été renouvelé et étendu.
Pas de signature, mais une poignée de main en sourire ce matin, entre Sophie Charles et Jean Hornain, directeur général de Citeo. Le pourvoi - une délégation de pouvoir - signé en 2017 avec l'entreprise vient d'être « renouvelé, évalué et modifié », selon les mots de la présidente de la CCOG.
Alors qu'une cinquantaine de bornes de tri (c'est le nom des poubelles à verre ou à métal) ont été installées ces dernières années sur le littoral ouest, il s'agit à présent de monter à 76 bornes. Et, surtout, d'en équiper Saül et les communes du Haut-Maroni. « On a fait un point d'étape sur l'amélioration du tri sur l'ensemble du territoire de la CCOG », explique Sophie Charles, pour conclure à la nécessité de cette extension. Collecter et trier les déchets le long du fleuve « c'est compliqué mais c'est faisable. On les met en balles sur place et ensuite les déchets sont valorisés, traités », détaille Jean Hornain.
Les bornes qui doivent être installées à Papaïchton ou Maripasoula seront « facilement accessible aux habitants », assure encore la présidente de la CCOG. Les déchets ainsi récupérés seront ensuite « ramenés dans un centre de presse à balles », des compacteurs qui doivent être installés dans chaque commune concernée.
Les agrégats ainsi constitués doivent ensuite être transportés pour être recyclés. Et c'est là que le bat blesse pour le moment : « A ce jour une grande partie des déchets rejoignent la métropole par voie maritime » déplore le directeur de la Citeo, qui promeut la recherche de solutions locales. L'entreprise a lancé un appel à projets l'an dernier, avec deux lauréats guyanais, et compte en lancer un nouveau cette année.
Il y a « urgence à accélérer » sur la question, confirme Philippe Moccand, directeur régional Outre-mer de Citeo. « La seule filière qui existe actuellement c'est le verre, hors on cherche à ce que l'ensemble [du recyclage] reste en Guyane. Il faut trouver des moyens qui soient spécifiques au territoire. »
Avant même de résoudre la question du transport des déchets et d'une revalorisation locale, encore faut-il que le tri soit effectué. Alors que le papier et le carton - aujourd'hui très souvent brûlés - vont être ajoutés à la liste des ordures à trier, la Guyane accuse encore du retard sur les tris actuels.
En moyenne, un guyanais trie environ 20 kilos de déchets par an, contre 45 kilos sur l'ensemble de la France. Pour parer à cette « collecte très faible dans les bornes », Sophie Charles explique que la communication va être « accentuée », avec notamment la mise en place de kits pédagogiques à destination des écoles.
Le but est de faire comprendre dès l'enfance l'utilité du tri sélectif, une « compréhension qui prend du temps », constate Jean Hornain. « Le territoire est multiculturel », rappelle Ewen Crouzet représentant local Citeo Guyane, donc « faire adhérer des cultures différentes à [notre façon de gérer les déchets ] n'est pas forcément évident.»