"Il y a sans doute eu un vote ciblé contre Rodolphe Alexandre"
Politique

"Il y a sans doute eu un vote ciblé contre Rodolphe Alexandre"

Iris Joussen

André Néron, juriste de formation, administrateur Territorial honoraire, chargé d'enseignement à l'Université de Guyane, nous livre son analyse de ces dernières élections et les enjeux de la prochaine gouvernance de la CTG.

Qu'avez-vous pensé des élections?
Quels étaient les enjeux qui ont pesé, selon vous, dans la balance ?
Les débats, les campagnes à travers les réseaux sociaux, et surtout la fusion des listes ont donné une autre dimension à ces élections dans l'histoire politique de la Guyane. Le clivage droite/gauche ou plutôt conservateurs et évolutionnistes dans les élections précédentes, a laissé en bonne partie la place à des faits qui cristallisent en ce moment la situation du pays: la lutte contre la pandémie, l'immigration clandestine, ou encore l'insécurité. Il y a un réel malaise en Guyane en ce moment, et les électeurs avaient besoin de savoir ce que leur apporteraient ces élections pour leur avenir.

Je pense également qu'il y a eu un vote ciblé à l'encontre de Rodolphe Alexandre, et non pas nécessairement à l'encontre de toute sa liste. Il faut en rechercher la raison dans le fait qu'il a présidé durant longtemps aux destinées de la Région, puis de la CTG, collectivité nouvelle mise en marche en 2015, qui le plaçait dans une posture territoriale avantageuse favorisant la confiscation du pouvoir.

Le choix effectué par la loi du 27 juillet 2011 créant la CTG avait été celui d'une gouvernance unique aux mains d'un Président, et non pas d'une gouvernance partagée entre un Président de l'Assemblée Territoriale,...