Castor interpelle le gouvernement sur la restitution des terres
FONCIER

Castor interpelle le gouvernement sur la restitution des terres

FXG, à Paris

Le député de la 1ere circonscription a interpellé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer sur la question du foncier, dont il a fait son cheval de bataille. C'est ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco qui lui a répondu. Une "non-réponse" selon Jean-Victor Castor. 

 Les annonces faites par les ministres lors de leur visite en Guyane le week-end dernier étaient essentiellement axées sur la sécurité et la lutte contre le trafic de drogue. C’est ainsi que le député GDR-NUPES, Jean-Victor Castor a démarré sa question au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer mardi lors de la séance de questions au gouvernement.

C’était pour mieux rebondir sur toutes les autres insécurités dont souffre le territoire : « Tant qu’il y aura en Guyane une négation systémique des droits, tant qu’il y manquera des structures de soin et d’éducation, tant qu’il manquera des routes, tant que la population sera entravée par des lois et des interdits, tant que l’État confisquera 90% des terres, il y aura de l’insécurité. Les mesures que vous portez tendent à répondre à une urgence mais ne mettront pas fin à toutes ces insécurités. Vous vous êtes engagé à ouvrir un dialogue sur la restitution des terres, c’est un préalable au développement endogène et le développement économique est un préalable à la sécurité publique. Êtes-vous prêt à utiliser immédiatement ce levier étatique pour lettre fin à une situation inacceptable et anachronique ? »

Gérald Darmanin ayant déjà quitté les bancs du gouvernement, c’est le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco qui a été invité à répondre : « L’effort qui est fait en Guyane est gigantesque ! Peut-être estimez-vous que ce n’est pas assez, mais reconnaissez d’abord l’effort qui est fait en matière de sécurité partout, et pas seulement sur l’aéroport de Cayenne, qui est fait au profit de la Collectivité territoriale à laquelle M. Attal (le ministre des Comptes publics, ndlr) a bien voulu accorder encore cette année 40 millions, en plus, juste comme ça, pour permettre à la CTG d’être responsable et raisonnable. Maintenant, sur tout ce que vous dîtes, le président de la République a lancé le 7 septembre un processus qui fait suite à l’Appel de Fort-de-France. M. le président Serville se rendra à Paris le 18 ou le 19 octobre pour lancer lui-même avec le ministre de l’Intérieur et moi-même ce processus… M. Melchior, pardon M. Castor, vous savez bien ce qui se fait. Vous savez ce qui se fait et ça vous fait de la peine de ne pas le reconnaître et ça me fait de la peine aussi. »


A la sortie, Jean-Victor Castor était perplexe : « C’est une non-réponse ! C’aurait été tout à l’honneur de M. Darmanin d’y répondre lui-même. On est toujours dans cette forme de paternalisme, cette façon de mépriser, de ne pas respecter la dignité des peuples de nos pays… »

Il est vrai que le ministre s’est trompé sur son nom. « L’essentiel pour moi est de faire savoir à l’Assemblée nationale quels sont les problèmes en Guyane et, surtout, cette aspiration profonde à voir les terres restituées. C’était l’objet de ma question et il n’y a pas eu de réponse alors que M. Darmanin, en Guyane, face à deux-cent cinquante personnes s’est engagé à ouvrir le dialogue sur la restitution des terres. Alors soit il n’a pas communiqué avec M. Carenco, soit c’était un jeu ou une mise en scène… Nous sommes déjà en situation de crise en Guyane. Ce que vient de dire M. Carenco aura un retentissement très important. »

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