Polémique autour des contrôles dans les établissements scolaires
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Polémique autour des contrôles dans les établissements scolaires

Gérôme GUITTEAU, g.guitteau@agmedias.fr
grève à angoma
Le collège Arsène-Bouyer d'Angoma à Saint-Laurent connaît des épisodes de grève répétés. Il a été victime de deux incendies, en mars et en septembre, cette année et de tirs sur des élèves en octobre. La préfecture a déciddé de mener des fouilles de sac à la rentrée de novembre. (Photo de 2015) • ARCHIVES

Les derniers contrôles de la gendarmerie dans un collège et un lycée de Saint-Laurent du Maroni ont suscité la colère du MDES à laquelle a répondu encore plus fermement la préfecture.

L'image laissait pantois. Des collégiens en uniforme contre un mur, les visages interrogateurs au mieux, inquiets au pire regardent des gendarmes fouillés leurs sacs.

On est lundi 7 novembre, 7h30, jour de rentrée des classes après les vacances de la Toussaint, à Saint-Laurent du Maroni au collège Arsène-Bouyer d'Angoma. Après des tirs et deux blessés fin octobre, la préfecture et le rectorat ont voulu « rassuré les élèves ». « On n’apprend pas, on n’enseigne pas dans un environnement hostile, lorsque que l’on craint pour son intégrité physique, lorsque les menaces sont trop fortes », argumente la préfecture, jeudi 16 novembre.

Elle répond au communiqué du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES), le parti du député Jean-Victor Castor, du 13 novembre. Le parti trentenaire « considère que ce sont les responsables des établissements et leurs équipes pédagogiques qui doivent éduquer les élèves, les sensibiliser aux dérives de la société et vérifier qu'ils respectent le règlement intérieur ».

« Fouiller un sac est quelque chose de violent pour un jeune élève. On s'immisce dans un de ses rares espaces privés, ou subside une part de son intimité. Nous, ne fouillons jamais les sacs pour cette raison. Le collège doit être un lieu de vie que s'approprie l'élève pour lui faire gagner en confiance et non un lieu de répression », convainc un professeur.

« Ces contrôles n’ont pour seul but que de déceler et soustraire armes, stupéfiants ou tout autre objet interdit et dangereux en milieu scolaire, à la lumière des incidents violents survenus ces derniers mois, dans et aux abords de nombreux établissements scolaires de Guyane, qui ont ému la population et traumatisé à juste titre la communauté éducative, les parents d’élèves et les élèves », rétorque la place Héder.

Des fouilles au maigre butin
Une réponse qui ne plaît pas qu'au MDES, l'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira remet en cause ces contrôles, lors d'un entretien, le 22 octobre sur Guyane la 1ère : "Dans l'environnement criminel - qui est vraiment le décor et le bruit de fond dans lequel grandissent ces élèves - est-ce que, ce que nous avons à faire en urgence, c'est d'aller fouiller les sacs des élèves ? Lorsque les actes de violence sont perpétrés sur la place publique, il faut sécuriser les établissements."

Le « butin » obtenu à la suite de ce contrôle ? Des peignes afro, des déodorants et des flacons de parfums...