Affectations des élèves, nouveaux établissements, climat scolaire : tout ce qu'il faut savoir sur la rentrée 2022
EDUCATION

Affectations des élèves, nouveaux établissements, climat scolaire : tout ce qu'il faut savoir sur la rentrée 2022

Gaëtan Tringham (g.tringham@agmedias.fr)
Le recteur, Philippe Dulbecco dresse un état des lieux de l'académie de Guyane avant la rentrée 2022. Il se trouve aux côtés du secrétaire général Emmanuel Henry et Corinne Melon-Cléante, Daasen.
Le recteur, Philippe Dulbecco dresse un état des lieux de l'académie de Guyane avant la rentrée 2022. Il se trouve aux côtés du secrétaire général Emmanuel Henry et Corinne Melon-Cléante, Daasen. • GT

Ce 2 septembre, le recteur de Guyane, Philippe Dulbecco, a tenu la conférence de presse de la rentrée scolaire. Nous en avons profité pour faire le point sur ce qu'il faut savoir avant cette échéance. Du mieux et du moins bien pour l'éducation en Guyane. 

« L’éducation est la première priorité nationale. » C’est avec ces mots issus de l’article 1 du Code de l’éducation que le Recteur de Guyane, Philippe Dulbecco, initie sa conférence de presse de rentrée ce 2 septembre 2022. Une affirmation notamment justifiée, par le nouveau représentant du ministère, par la hausse de 3,6 milliards d’euros alloué au budget de l’Éducation nationale en 2023.

Le recteur a affirmé que l’évolution de la voie professionnelle est une priorité sur le territoire. « Il faut former au plus près des besoins et s’assurer que la carte des formations est en adéquation avec les demandes. »
 
Des élèves toujours plus nombreux… et de nouveaux emplacements pour les accueillir
En septembre 2022, environ 89 000 élèves effectueront leur rentrée scolaire au sein de la région académique de Guyane, soit 3 000 de plus que l’année dernière. 48 000 élèves (+1700) rejoindront les rangs des établissements du premier degré tandis que 41 000 (+1300) collégiens et lycéens devront participer à cette rentrée.

Pour accompagner cette croissance, de nouvelles places, et même de nouveaux établissements ont été créés. Le nouveau lycée du Larivot, qui remplace le site de l’OPRF à Matoury, accueillera par exemple plus de 320 nouveaux élèves (le site devrait d’ailleurs pouvoir accueillir 488 élèves à la rentrée 2023 et 628 à la rentrée 2024 selon la CTG).

De nouvelles places ont également été créées au lycée Castor de Kourou.

À Saint-Laurent, là où la demande est la plus forte, 14 salles supplémentaires ont été mises en place autour des différents établissements du second degré de la commune (soit environ 400 élèves supplémentaires qui peuvent être accueillis).

À noter également, la toute première rentrée pour le nouveau groupe scolaire Hameau du Collège à Montsinéry-Tonnégrande.

De très nombreux élèves empilés dans des établissements « bien remplis », répond le secrétaire général Emmanuel Henry au sujet du taux de remplissage. Au collège de Balata par exemple, ce taux s’établit à 160 %. Au collège de Soula, ce sont 960 élèves qui occupent 700 places, apprend-on encore…

Tous les élèves de seconde affectés... dans 3 semaines
C’était un des engagements premiers de Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane : ne plus avoir d’élèves de seconde non affectés au lycée.

Ce nombre d’élèves non affectés est en baisse « mais je ne dirai pas à combien il se situe, car le chiffre d’aujourd’hui ne sera pas celui que l’on aura demain », explique le recteur qui indique que « nous sommes en pleine période d’ajustement. »

« D’ici à 3 semaines, il y aura 0 élève non affecté en classe de seconde », annonce-t-il. « Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas. » « Il y a notamment eu beaucoup d’arrivants non anticipés », se justifie notamment Philippe Dulbecco.

En ce qui concerne le premier degré, le recteur n'est « pas capable d’identifier le nombre d’élèves non scolarisés. Je ne sais pas traiter un sujet que je ne peux quantifier. On n’a pas de chiffres », indique-t-il. Pourtant, selon un rapport du défenseur des droits publié en juillet 2021, « jusque 10 000 enfants et jeunes ne seraient pas scolarisés sur le territoire guyanais. »

La pénurie d’enseignants : « pas une nouveauté en Guyane »
9 700 personnels éducatifs et enseignants participeront de leur côté à cette rentrée 2022. Interrogé sur le manque d’effectif, le recteur estime que « la pénurie d’enseignants n’est pas une nouveauté en Guyane. » « Mais elle n’est pas plus élevée que les années précédentes », continue-t-il.

Dans ce contexte, certaines disciplines, dont le nombre d’heures d’enseignement est plus faible, sont celles qui présentent le plus de manque. L’art plastique et la physique-chimie sont notamment cités.

80 postes ont été créés en ce sens, nous indique-t-on tout de même. Certains d’entre eux restent encore à pourvoir, et de différentes manières. « C’est en cours et ils seront pourvus », se veut rassurant Philippe Dulbecco.

8 postes de CPE et 6 postes d’AED ont été créés autour de l’académie de Guyane. Pour les AED (assistant d’éducation employé), moins de problèmes de pérennisation de l’emploi selon le recteur. Une démarche nationale de CDIsation des AED a été entreprise dernièrement, rappelle-t-il. « On CDIse ceux qui sont CDisable », assure-t-il notamment. Et en effet, un nouveau décret publié en aout 2022 permet aux AED ayant exercé pendant 6 ans de bénéficier désormais d’un contrat à durée indéterminée.

Le climat scolaire
« Le climat scolaire nous interpelle et nous mobilise aussi. Il faut caractériser ce qu’il se passe. L’évolution conjoncturelle est péjorative. Il n’y a pas un maire qui ne nous a pas signalé un vol, une dégradation, ou autre, dans un établissement », déclare le recteur de la région académique de Guyane.

Certains établissements n’assureront pas la rentrée le 5 septembre
La liste n’est pas exhaustive. Mais sur la seule commune de Saint-Laurent du Maroni la rentrée de trois établissements a été décalée « suite à des problèmes d’approvisionnement en matières premières qui ont engendré des difficultés dans les travaux d’aménagement de nouvelles classes », déclare la maire Sophie Charles.

Les établissements concernés sont l’école élémentaire Michel Norka, dont la rentrée a été reportée au 19 septembre pour deux classes de CP. Le groupe scolaire de Sparouine est le plus touché : la rentrée a été reportée au 3 octobre. Enfin, à l’école maternelle Labadie Cambot l’échéance est également reportée au 3 octobre pour quatre classes de petite section.

À Montsinéry-Tonnégrande également, la rentrée du nouveau groupe scolaire du Hameau du Collège est décalée au 12 septembre.

À Cayenne, c’est la grève des services qui remet en cause la rentrée, mais la commune assure : « C’est en bonne voie d’être résolu d’ici à lundi prochain. » Pour autant, la rentrée de certaines classes de maternelles a déjà été reportée pour des problèmes de livraison de mobilier nécessaire. Deux classes à l'école Léodate Volmar ; quatre à Vendome, une à Dorville Leonco, et toutes les classes de maternelle du groupe scolaire René Barthélémi ont vu leur rentrée reportée au 15 septembre.

Un point sur les prochains établissements du secondaire qui doivent sortir de terre
Lycée de Maripasoula : 40 000 000 euros. Capacité : 825 élèves. Mise en service : septembre 2024.
Lycée IV de Saint-Laurent : 51 593 750 euros. Capacité : 1050 élèves. Mise en service : septembre 2025.
Lycée de Macouria : 45 000 000 euros. Capacité : 885 élèves. Mise en service : septembre 2025.
Cité scolaire de Saint-Georges : 67 000 000 euros. Capacité : un lycée de 765 élèves/un collège de 685 élèves. Mise en service : septembre 2023.
Collège VI de Saint-Laurent : 22 000 000 euros. Capacité : 600 élèves. Mise en service : septembre 2023.
Collège de Montsinery : 18 000 000 euros. Capacité : 600 élèves. Mise en service : septembre 2024.

Création de la cellule de rentrée au rectorat
Son objectif est de créer du lien avec les établissements et du service de terrain. La première mission est que les établissements aient un interlocuteur pour que les problématiques soient traitées. Les membres de la cellule s’engagent à être « très réactifs pour alléger le stress de la rentrée ».