Vie chère : « l'impuissance » des pouvoirs publics

Vie chère : « l'impuissance » des pouvoirs publics

Julien Sartre, notre correspondant à Paris
« L'Outre-mer est une priorité pour nous », justifie Benoît Cœuré, président de l'Autorité de la concurrence devant les députés.
« L'Outre-mer est une priorité pour nous », justifie Benoît Cœuré, président de l'Autorité de la concurrence devant les députés. • PHOTO ASSEMBLÉE NATIONALE

L'Assemblée nationale organise en ce moment une commission d'enquête relative au coût de la vie dans les Outre-mer. Dix ans après la loi Lurel, quatorze ans après 2009, les députés eux-mêmes dressent le constat de leur impuissance à faire baisser les écarts de prix considérables avec la métropole.

«Aujourd'hui, la situation rend la vie difficile et il est question de survie pour des populations déjà stigmatisées. » Sans même avoir besoin de rappeler des chiffres déjà bien connus - les produits alimentaires sont entre 17 et 48% plus chers aux Antilles que dans l'Hexagone - le député (Nupes) martiniquais Johnny Hajjar est rien moins que désabusé. « Nous sommes en 2023 : nous devons inventer des solutions parce que les conditions politiques et juridiques nous posent problème depuis 70 ans déjà ! »

Dépité, Johnny Hajjar, rapporteur de la commission d'enquête relative au coût de la vie dans les Outre-mer, ne se veut pas moins combatif. Il s'adresse d'un ton vif au président de l'Autorité de la concurrence, Benoît Cœuré. « Poser les solutions comme des problèmes nous enferme dans l'immobilisme. Si vous n'avez pas de solution, je ne vois pas l'intérêt de l'Autorité de la concurrence ! »

Concentration horizontale et verticale

Face aux députés de la commission d'enquête, le président de l'Autorité indépendante défend son institution. « L'Outre-mer est une priorité pour nous, justifie Benoît Cœuré. Vous connaissez les chiffres : sur 26 décisions que nous avons rendues l'année passée, six concernaient l'Outre-mer. Le nombre d'intermédiaires est effectivement un souci (jusqu'à 14 intermédiaires ont été identifiés en Martinique entre le producteur et le consommateur contre seulement 3 en métropole, ndlr) parce que cela multiplie les marges. Une partie de cette histoire se joue en-dehors des territoires, ce sont des coûts de transport. La détection est très difficile. Ce sont des acteurs mondiaux, dans un marché concentré. La hausse du fret maritime est un problème mondial. Le problème...

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