Tròp Violans bloque le consulat du Suriname

Tròp Violans bloque le consulat du Suriname

A.S-M & R.V-H
Le collectif Tròp Violans manifestait ce matin devant le consulat du Suriname suite à la hausse du prix de la carte touristique.
Le collectif Tròp Violans manifestait ce matin devant le consulat du Suriname suite à la hausse du prix de la carte touristique. • (ASM)

Une quinzaine de membres du collectif Tròp Violans s'étaient donné rendez-vous ce mardi matin devant le consulat du Suriname pour protester contre l'augmentation du tarif de la carte touristique.

Arrivés sur place à 8 h 30, ils ont posé une chaîne et un cadenas sur la grille d'entrée du consulat afin d'en bloquer l'entrée. Des membres du collectif ont pu s'entretenir avec le consul qui dit comprendre leur réaction face à cette augmentation de la carte de touristique de 22 à 90 euros. Le collectif a quitté les lieux vers 11 heures.

Face aux contestations en Guyane et aux Pays-Bas mais aussi à Paramaribo où le parlement se dit opposé à cette augmentation, le président Bouterse a nommé une commission chargée de se pencher sur cette décision.

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Levée de boucliers au Suriname

Le Tourism Union of the Republic of Suriname (TOURS) se dit mécontent de la décision prise par le gouvernement d’augmenter la carte touristique à 90 euros : « nous avons été mis au courant 1 minute avant minuit. Nous n’avons aucunement été impliqués, cela nous a tout simplement été imposé » explique Ernie de Vries, le président de l’union qui s’attend à une diminution drastique du nombre de touristes européen.

Afin de comprendre cette décision, l’organisation à envoyé une lettre d’invitation au ministère des affaires étrangères. Cette lettre a été signée par la chambre de commerce, l’association des entrepreneurs Surinamais et l’association des agents de voyage. L’union Tours représente l’association des tours opérateurs, celle des hôtels du Suriname, l’association boisson et alimentation au Suriname et l’association des artisanats du pays.

Une vraie armée auquel devra faire face le ministre qui a plutôt opté de s’expliquer devant le parlement. La coalition et l’opposition ont appelé à inverser la décision prise craignant que celle-ci ait un effet néfaste sur le secteur du tourisme. Melvin Bouva, le parlementaire du parti politique NDP a fait remarquer qu’en 2011 la carte touristique a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme.

Ce coup de masse survient à un moment inopportun. Depuis le conseil négatif des États-Unis et des Pays-Bas pour le Suriname en raison du virus Zika, le nombre de touristes a chuté de 30 %. Les Européens, principalement des Pays-Bas représentent 60 % du marché touristique du Suriname.

Pierre Delattre, le directeur d’Atlas Voyage et le représentant de la Surinam Airways en Guyane ne se montre pas très optimiste non plus pour le tourisme surinamais : « Ce qui est sûr, c’est que cela va freiner la venue des Guyanais au Suriname et probablement favoriser les départs vers le Brésil. La destination Belém par avion devient plus intéressante. Par contre le visa multiple pour deux mois est maintenant moins cher que la carte touristique (ndlr : 40€) » réagit-il, surpris par la décision.

Les options restent ouvertes pour les Guyanais qui selon Delattre opteront plutôt pour d’autres destinations. Il y voit « une augmentation des passagers au départ de Cayenne pour les destinations du Nord comme Miami, Curacao, Aruba ou Trinidad au lieu de prendre les vols au départ de Paramaribo. »

Le président Desire Bouterse s’est aussi mêlé à la discussion. Hier il aurait convoqué tous ces ministres pendant une heure pour une discussion « musclée ».

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