Rue Arago : les demandeurs d'asile remplacés par des barrières
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Rue Arago : les demandeurs d'asile remplacés par des barrières

Gaëtan TRINGHAM (g.tringham@agmedias.fr)
Les barrières ont remplacé les demandeurs d'asile installés rue Arago. Les familles nouvelles arrivantes ont été relogées. D'autres, qui ont quitté l'hôtel du Fleuve, à Sinnamary, se sont provisoirement installés à la place des Amandiers.
Les barrières ont remplacé les demandeurs d'asile installés rue Arago. Les familles nouvelles arrivantes ont été relogées. D'autres, qui ont quitté l'hôtel du Fleuve, à Sinnamary, se sont provisoirement installés à la place des Amandiers. • G.T.

Ce matin, sur les coups de sept heures, la rue Arago a été libéré du camp de demandeurs d'asile. 86 personnes auraient été prises en charge. D'autres, qui ont récemment quitté l'hôtel du Fleuve, à Sinnamary, se sont installés provisoirement sous le kiosque de la place des Amandiers. 

Nouvelle évacuation rue François Arago, à Cayenne, ce jeudi matin. Sur les coups de sept heures, les forces de l'ordre ont débarqué dans la rue squattée du centre de Cayenne et ont demandé aux étrangers sur place de quitter les lieux. Ces derniers ont pu récupérer les affaires qu'ils souhaitaient, le reste a été mis dans les bennes prévues à cet effet. Ils ont ensuite été conduits à la place des Amandiers. 

De là, 86 demandeurs d'asile, dont 22 enfants, ont été pris en charge et amenés dans des hébergements ce jour. Une grande partie a été conduit à l'hôtel du Fleuve, à Sinnamary, d'autres ont été logés autour de l'ile de Cayenne. 

Sous le kiosque de la place des Amandiers, à Cayenne, certains attendent le bus qui les amènera à un hébergement. D'autres, ayant quitté leur emplacement, à Sinnamary, ne savent pas où ils dormiront ce soir et les prochaines nuits. • G.T.

Vers 13 heures, certains d'entre eux étaient encore sous le kiosque de la place des Amandiers. Un minibus chargé du transport de ces personnes arrive à ce moment. Il est chargé de les déposer devant un hôtel à Cayenne. 

21 Afghans ont quitté l'hôtel du Fleuve

Sous l'abri, un autre groupe de personnes délogé ce jour de la rue Arago ne trouvera pas un hébergement ce soir. Mirzai, 24 ans, et Mustafa, 38 ans, expliquent que 21 Afghans (divisés en sept familles) ont quitté l'hôtel du Fleuve, il y a moins de deux semaines pour revenir à Cayenne. "On a eu des problèmes. Ma mère était malade. C'était trop loin de tout", indique Mirzai. "Il y a eu des problèmes... beaucoup de problèmes", poursuit Mustafa, qui est resté 6 mois à Sinnamary. Sans trop préciser, il évoque lui aussi l'éloignement et les conditions d'accueil difficiles. Ils souhaitent "trouver une place à Cayenne, ou aller directement en France (sic)." Mais il n'y a pas de place pour l'instant autour de Cayenne pour les déserteurs de l'hôtel du Fleuve... d'autant que leur place là-bas est désormais occupée par ceux qui ont bien voulu monter dans le bus ce matin.

Vers 13 heures, un bus est venu chercher des demandeurs d'asile, délogés de la rue François Arago plus tôt dans la journée.  • G.T.

Ce n'est pas la première fois que des migrants se plaignent d'un hébergement géré par Humanity First. Leur gestion à la Verdure, sur la route du Tigre, a été remise en cause en début de mois. L'association précise tout de même qu'ils ne gèrent plus le site depuis le 31 décembre 2022. Rappelons-le, les sept chambres initialement mises à disposition ne sont plus en usage et seul un carbet sous lequel plusieurs dizaines de Sahraouis sont agglutinés est utilisé. Sur la gestion du site de Sinnamary, Humanity First indique avoir "eu des échos" des problèmes des Afghans. L'association répond que des navettes quotidiennes vers Cayenne et Kourou sont mises à disposition. "Concernant les conditions d'hébergement, les bungalows de l'hôtel du fleuve sont équipés de lits, linge de maison, frigos, air conditionné, laverie gratuite, deux cuisines collectives, terrain de volley-ball, football. On doute fort que les conditions de vie soient pénibles. Le sujet n'est pas là... mais plutôt sur leur perception de leurs droits, mais pas de leurs devoirs. " La rue ou une chambre climatisée, le choix des Afghans ne semble pourtant pas anodin.

À Cayenne, sur la rue Arago, des barrières ont été positionnées là où les demandeurs d'asile s'installent sans relâche. Elles ont été posées de manière perenne nous a enfin assuré le préfet Thierry Queffelec. 

Les barrières ont remplacé les demandeurs d'asile installés rue Arago. Les familles nouvelles arrivantes ont été relogées. D'autres, qui ont quitté l'hôtel du Fleuve, à Sinnamary, se sont provisoirement installés à la place des Amandiers. • G.T.