Préavis de grève pour fin décembre à Air Guyane

L'horloge tourne chez Caire (Compagnie Aérienne Inter Régionale Express), maison mère d'Air Guyane.

L'accord personnel navigant technique (PNT) a été dénoncé en septembre 2020 par la direction. On arrive au terme du préavis et en décembre, la direction pourrait ne pas appliquer “ce qui n'est pas stipulé dans les contrats de travail. Nous risquons de perdre quelques avantages comme les heures supplémentaires ou le 13^e mois”, s'inquiète Serge Varing, pilote à Air Guyane et représentant du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL).

Donc le préavis de grève lancé aujourd’hui par le syndicat du 17 décembre au 22 décembre a pour but de presser la direction afin d'obtenir un nouvel accord PNT. “En attendant cette négociation, en guise de préambule, nous souhaitons une augmentation de notre rémunération en lien avec l'inflation. Tout le monde pense au commandant de bord des grosses compagnies avec leur rémunération importante mais dans celles régionales, le salaire d'entrée d'un pilote ce n'est pas grand chose. La grille, incluse dans le dernier PNT, date de 2014. Elle n'a jamais évolué”, affirme Serge Varing. “Notre rémunération est parmi les plus basses du marché”, complète le communiqué du SNPL.

Par ailleurs, plusieurs manquements existent dans cette entreprise qui assure des vols dans tout l'arc caribéen puis les dessertes de Grand-Santi,Maripasoula, Saül et Camopi. Des congés payés ont été supprimés, des heures supplémentaires sont non rémunérées et il y a eu des licenciements contestables d'après les pilotes du SNPL.

Plus préoccupant, les pilotes “se disent inquiets quant à leur santé, mais aussi quant à la sécurité des vols du fait de défauts de maintenance et de prise en compte des décisions sécuritaires des équipages”, regrettent-ils sur le site de RCI (Radio Caraïbes international).

“Cette dernière revendication est plus en lien avec les Antilles. Il existe un gros problème de maintenance des avions à cause d'un départ massif de mécaniciens dû à l'absence de dialogue social. Les avions ne sont pas dangereux. A chaque vol, le commandant de bord accepte l'avion dans son état donc le pilote refuserait un avion dangereux mais il y a un problème sur la fiabilité de la maintenance liée à la disponibilité de techniciens et de mécaniciens compétents”, précise Serge Varing.

On a tenté de joindre Christian Marchand, Directeur général en charge d'Air Guyane, ce matin, sans succès.

Le 27 août 2021, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait suspendu pour six mois l'exploitation des avions de la compagnie Air Antilles Express à cause de 8 manquements sur la maintenance de la flotte des 11 avions.

"Un avion qui était en gros chantier de changement d’ailes aux USA ( chantier de 10 mois sur un twin Otter) est revenu en convoyage après 10mois. Il n’ était pas particulièrement suivi puisque hors exploitation,(aucun transport de passagers) avec des pièces (équipements ) qui avaient dépassé leur butée. L’OSAC (Organisme pour la Sécurité de l’Aviation Civile ) a estimé que notre suivi de navigation par le CAMO de CAIRE était défectueux et a demandé la mise au sol de 2 types d’avions, le temps d’apporter des réponses et garantir leur état de navigabilité", justifiait Éric Koury, président de Caire au site TourMaG.com.

Un Twin Otter doit venir compléter la flotte d'Air Guyane sous réserve d'autorisation de la DGAC. Cette autorisation devait se faire fin novembre. Nous sommes sans nouvelle de cette procédure.