Paul Neman, passeur des cultures du Maroni
MOUN LAGWIYANN

Paul Neman, passeur des cultures du Maroni

Samuel Zralos
Paul Neman a connu de nombreuses voies. Mais une seule vie, celle d'un transmetteur.
Paul Neman a connu de nombreuses voies. Mais une seule vie, celle d'un transmetteur.

Organisateur, musicien, entrepreneur, militant, Paul Neman a connu de nombreuses voies. Mais une seule vie, celle d'un transmetteur, d'un gardien de la tradition du fleuve, que ce soit à la Charbonnière ou n'importe où à Saint-Laurent du Maroni.

(Article extrait de notre hebdo du 05.02.21)

 Quand il se raconte, Paul Neman ne donne pas de dates, ou presque. Il ne les connaît pas et ­ on le sent ­ le calendrier ne l'intéresse pas. Ce qui lui importe, c'est de situer son rôle, sa vie, au sein de la culture plus large qui est la sienne. Paul Neman, « Guyanais, fils de Pierre et Amonie Monpion, donc père leader d'origine aluku et mère n'djuka », est avant tout attaché à la famille, aux traditions et à leur transmission, autant de « bases qui [l'] ont fondé ». C'est même le coeur de son trajet de vie, conserver et partager sa culture, celle du fleuve, du Maroni. Né à Papaïchton en 1955, il est en effet resté marqué par l'environnement qui l'a vu naître, mais aussi par la figure de son père, qui conciliait son métier de gendarme français et de Gran man Tolenga de Papaïchton. Pierre Neman était le « représentant de tous les Boni », nommé ensuite par la France « capitaine de tous les Bushinengue », rappelle son fils avec une fierté non dissimulée.
« Ma culture m'a mis au monde »

« Toujours avec [son] papa », le jeune Paul Neman a eu très vite la volonté de continuer ce qu'il percevait comme l'héritage de son géniteur....