Aux cris de « Nous sommes fières, nous sommes fortes » ou de « Stop aux violences », plus de 80 personnes ont parcouru les rues de Saint-Laurent à 17h, pour alerter sur les violences subies par les femmes en Guyane.
Accompagnés des cuivres et percussions du brass band, les manifestants ont traversé le village chinois, sont passés devant la mairie et le tribunal, pour terminer au bord du fleuve.
« Il y a beaucoup de violences à Saint-Laurent, des hommes qui prétendent aimer et nous tapent. Il faut qu'ils arrêtent de taper et qu'ils parlent » s'exclame en Sranan tonguo une marcheuse, de l'émotion plein la voix. « Les garçons doivent arrêter avec ça, il y a des femmes qui peuvent en mourir », renchérit la jeune Nicole Agwenti, qui a 19 ans a déjà eu à subir « un partenaire qui tabassait à mort alors [qu'elle était ] enceinte ».
Très remontée, la jeune femme se déclare prête « à marcher » tant qu'il le faudra, jusqu'à que la violence cesse. « Si il faut marcher des années, on le fera ! »
En tête de cortège, Peggy Zaragoza tient également sa banderole avec détermination « parce qu'à Saint-Laurent il manque beaucoup beaucoup pour assurer la protection de femmes ». Il y faudrait notamment plus d'hébergements pour les victimes et observatoire des violences, explique la présidente du CCAS, qui a organisé la marche.
Une violence « extrêmement répandue »
Il faut dire que le phénomène est « extrêmement répandu » en Guyane. Rien qu'à l'accueil de jour mis en place par la capitale de l'Ouest depuis mai, 692 femmes se sont présentées en quelques mois.
Et ceci dans un silence relatif, tant le sujet semble absent des conversations quotidiennes. « Il faut informer les personnes lambda des violences », confirme Peggy Zaragoza.
Pour que les Guyanais prennent conscience de la réalité, que les femmes puissent être « reconnues et entendues », que les hommes, peut-être, arrêtent de parler avec leurs poings à leurs compagnes.