En Guyane, le tabou se lève lentement pour les descendants des bagnards

En Guyane, le tabou se lève lentement pour les descendants des bagnards

AFP

Soixante-dix ans après le départ des derniers prisonniers, le bagne de Guyane demeure un tabou sur le territoire que certains descendants essayent de lever pour éviter que leur histoire ne sombre dans l'oubli.

Après sa fermeture, le camp de Transportation de Saint-Laurent est abandonné à la végétation, squatté, dégradé. © Photo AFP

Pascal Vaudé, petit-fils de Raymond Vaudé, aimerait voir les deux livres de son grand-père réédités, voire portés à l'écran. © Photo AFP

Le bagne a vu passer 70 000 personnes entre sa création en 1852 et son abolition en 1946. © Photo AFP

Les prisonniers condamnés aux travaux forcés et à la relégation débarquaient à Saint-Laurent du Maroni, avant d'être répartis dans différents camps du territoire, dont l'Ile du Diable où séjourna Alfred Dreyfus. © Photo AFP

Le 8 août 1953, le navire San Mateo quitte la Guyane avec à son bord 58 condamnés et 30 libérés. Ce sont les derniers bagnards de France, ultimes victimes d'un système pénitentiaire colonial qui n'a jamais atteint ses objectifs. Le bagne a vu passer 70 000 personnes entre sa création en 1852 et son abolition en 1946. Les prisonniers condamnés aux travaux forcés et à la relégation débarquaient à Saint-Laurent du Maroni, avant d'être répartis dans différents camps du territoire, dont l'Ile du Diable où séjourna Alfred Dreyfus. Les bagnards de Guyane étaient de plus condamnés à une double peine, ou doublage.

"Quand un homme est condamné de cinq à sept ans de travaux forcés, cette peine achevée, il doit rester un même nombre d'années en Guyane. S'il est condamné à plus de sept ans, c'est la résidence perpétuelle. Combien de jurés savent cela ?", s'indignait en 1923 le journaliste Albert Londres dans son livre "Au bagne".

Après l'appareillage du...