Dans l'Ouest, le recteur satisfait de la rentrée

En tournée à Mana et Saint-Laurent du Maroni pour la rentrée scolaire, Philippe Dulbecco, s'est notamment réjoui de la diminution du nombre de professeurs manquants.
Souriant, Philippe Dulbecco frappe à chaque porte, se présente aux enseignantes et commente les coiffures des jeunes écolières. Dans les couloirs de l'école Cécilien-Robinson de Mana, le recteur de Guyane prend son temps, déambule de salle en salle, discute plus ou moins longuement avec chaque membre du personnel croisé.
Aux côtés de la nouvelle inspectrice des primaires et du maire de la commune, l'homme se montre affable, se dit « recteur heureux ». Pour sa tournée de rentrée, il se félicite du nombre d'enseignants présents, affirme que les maires font « un travail extra, superbe ».
Même le nombre important d'élèves qui manquent à l'appel n'entache pas la scène. Déjà parce que ceux-ci « viendront en octobre », comme l'expliquent plusieurs maîtresses. Ensuite parce que Philippe Dulbecco explique qu'il y aurait eu l'an dernier seulement 2 300 ou 2 500 élèves non-scolarisés, bien moins que le chiffre qui circule fréquemment « et qu'il y en aura sûrement moins cette année ».
« On prépare la rentrée depuis l'an dernier, que tout ce qui doit être fait en amont soit fait », précise le recteur auprès de France Guyane. Résultat : d'après lui, il y a aujourd'hui trois fois moins de postes non pourvus, c'est-à-dire de profs manquants qu'il y a un an, malgré « des soucis en lettres et philosophie, sport et physique-chimie ».
Une présence accrue que semblent confirmer les premiers retours des enseignants sur le terrain. D'après notre recension, si la situation n'est toujours pas parfaite, le nombre de postes vacants dans l'Ouest apparaît en effet largement inférieur à la rentrée 2022.
Des personnels présents qui semblent pour Philippe Dulbecco autant de personnes à convaincre de lancer des projets dans le cadre de « l'école faisons-la ensemble », le dernier-né des appels à projets que l'Éducation Nationale affectionne et dont le recteur fait inlassablement la publicité.
À Mana, trois projets de ce type ont été financés, avec un but commun aux yeux du quinquagénaire : « Fédérer l'intérieur de l'école et les parties prenantes extérieures », c'est-à-dire d'intégrer parents, élèves ou autorités civiles aux projets de l'école. Et quand, au collège Paul-Berthelot de Javouhey, un vétéran de l'éducation nationale s'interroge sur le manque de moyens, l'absence des parents et des problèmes persistants - pas d'internet dans l'établissement - la réponse est toute trouvée : il leur faut prendre Starlink et surtout lancer un projet « l'école faisons-la ensemble », pour y adjoindre les parents.
Dans la salle comme dans le regard des enseignants qui écoutent poliment le discours du recteur, le silence est éloquent : beaucoup ne demandent qu'à voir tout fonctionner, mais ils attendent du concret, face à des problèmes structurels qui durent parfois depuis plusieurs années.